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26-04-2013

14:43

Crise malienne : Bamako menace le MNLA à Kidal

Au moment où les forces françaises se retirent progressivement du Nord du Mali passant ainsi le relais à la Misma, forces Ouest africaines pour le soutien au Mali, Bamako aurait menacé le MNLA d'intervenir à Kidal s'il ne déposait pas les armes.

C'est ce qui ressort de la conférence de presse cette semaine du vice président du mouvement à Paris Mahamadou Maïga. Une menace qui relance la guerre entre les deux frères ennemis alors que des élections sont prévues en juillet prochain pour normaliser la vie politique. Ce regain de tension pourrait remettre en cause tout le processus de pacification du Mali engagé depuis janvier dernier avec l'opération Serval.

Une guerre peut en cacher une autre. Aussitôt que les soldats français se sont retirés des zones reconquises aux islamistes d'Aqmi en janvier dernier, le MNLA joue sa dernière carte à Kidal au Nord-Ouest du pays pour sa survie en refusant de déposer les armes pour contraindre ainsi le pouvoir central de Bamako à négocier.

Depuis que les rebelles ont nommé un gouverneur dans cette ville occupée par l'armée française et l'armée tchadienne, ils se sentent poussé des ailes et contrôlent les sorties et les entrées. Ce qui irrite les autorités militaires maliennes qui menacent d'intervenir si les rebelles n'obtempèrent pas. Le vice -président du MNLA à Paris est catégorique au cours de sa conférence de presse cette semaine. C'est Niet.

Et pas question de participer aux élections de juillet sans au préalable l'ouverture de négociations sur l'autonomie de l'Azawad. C'est clair .Les deux parties sont à deux doigts de reprendre les hostilités si la situation perdure. L'influence toujours prépondérante du capitaine Sanogo n'arrange pas les choses au même moment où la Misma prend la relève des soldats français qui voient son effectif diminué. Dans un contexte de l'après-guerre, les signes ne trompent pas.

Les habitants notamment de Tombouctou et de Gao sont inquiets de ce retrait progressif. L'ombre des barbus plane encore sur les petites localités en général faciles d'accès pour les terroristes .Ce regain de tension pourrait remettre en cause la normalisation politique du pays. Au vu de la percée des rebelles touareg à Kidal la tenue d' élections en juillet est prématurée.

Toutes les conditions d'un scrutin normal ne sont pas réunies. Plus de 400 000 maliens sont déplacés aujourd'hui et réfugiés dans les pays voisins ( Mauritanie, Algérie, Burkina Faso, Niger) et la sécurisation des populations à l'intérieur du pays est loin d'être terminée avec les attentats fréquents des islamistes à Kidal et les autres grandes villes reconquises. Secret de Polichinelle.

C'est Paris qui tire les deux bouts de la ficelle. L'Elysée souhaite l'unité et l'intégrité du Mali alors que le MNLA tient à son autonomie. Un casse-tête également pour la Mauritanie qui détient une des pièces du puzzle de la crise malienne. Sa capitale abrite une des bases importantes des rebelles .Ould Aziz promet d'envoyer 1800 soldats de paix dans le cadre de l'ONU surtout pour aider le MNLA à se défendre contre les exactions éventuelles de l'armée malienne. Les mauritaniens sont d'autant plus menacés avec le flux de réfugiés plus de 75 000 personnes au camp de Mbera.

L'imminence d'une confrontation inter malienne à Kidal serait une aubaine pour les anciens occupants d'Ansar Dine et leurs alliés d'Aqmi et Mujao qui voudraient encore pouvoir semer le trouble dans l'esprit des nouveaux maîtres des lieux. Après trois guerres de libérations suivies à chaque fois d'accords de paix le MNLA a bien l'intention cette fois-ci d'obtenir des garanties stables qui feront de l'Azawad une sorte d'entité tampon entre les noirs et les arabes.




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