Il y a longtemps que nous n’avions pas vu cette image. Le local abritant le siège d’un journal saccagé.

Comme tous les autres confrères de cette presse privée n’ayant comme capital et intérêt que des bureaux, des ordinateurs pour accomplir un travail ingrat le journal, Biladi objet d’une telle forfaiture a eu sa part de ces règlements de compte qui resteront tout aussi longtemps mystérieux que leurs auteurs ne seront pas identifiés.

Il est clair que la motivation qui a présidé à cette entrée non autorisée et non désirée des mains et pieds d’ombre n’est pas d’emporter avec eux du matériel, ce qui n’est pas d’ailleurs le cas, mais de chercher de précieuses choses visiblement introuvables.

Les « missionnaires » n’ont pas eu le professionnalisme des services d’espionnage pour avoir la bonne adresse. Aucun journal ne commet l’imprudence de posséder des trucs personnels qu’il garde à un endroit accessible à tous. Les secrets du métier nous enseignent de tenir loin nos confidences.

D’ailleurs qu’y a –t-il à cacher si publier des informations secrètes avec des preuves est le meilleur service qu’une presse puisse rendre ? Revenons un peu à cette scène de viol et de sabotage du siège de Biladi pour tenter de poser des questions dont on cherche à trouver des réponses. Les présumés missionnaires ont –ils été envoyés pour ramener des documents.

Pour le compte de qui ? Disposaient-ils de preuves que ces trucs étaient bien cachés là dans des ordinateurs ou sur support papier ? Comment ont-ils pu traverser le corridor de sécurité pour entrer sans être soupçonnés ? La police va-t-elle diligenter une enquête et que donnera-t-elle ? Cette opération rocambolesque contre un journal est un attentat contre la liberté et l’intégrité professionnelle d’un organe de presse. C’est inacceptable et liberticide ! Plus jamais ça !

Amadou Diaara