Cridem

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19-06-2013

23:33

Belamech: ce Gandhi de la poesie

La gloire d’une victoire éphémère vaut elle pour autant la blessure, même par erreur, de l’innocence juvénile gisant dans l’âme d’un enfant ? La simple égratignure d’un gamin, incarnation sublime de l’innocence, n’annihile-t- elle pas, d’avance, comme nous le dit si bien notre aimable poète, la joie d’un triomphe martial bâti sur un socle entaché d’un tel sang aussi immaculé que celui d’un enfant ?

Le poème de mon compatriote Bel-Lamech cristallise, dans son essence idéaliste et son expression lyrique, le cri d’orfraie d’un cœur pacifiste révolté par la frénésie meurtrière d’un monde fou. Ce poème d’une beauté extraordinaire est assurément le reflet d’une réalité amère.

Celle que trahit symboliquement l’enfer d’une existence où l’ubiquité de la violence est à la mesure de la multiplicité des assassins. Autant dire aussi proche qu'immense !

L’esthétique poétique qu’embellit si bien l’emprunt métaphorique classique n’a d’égal que l’harmonie juste du verbe éminemment humaniste. La musique des mots rivalise à qui mieux mieux d’avec l’humilité de l’homme o combien épris de paix et de poésie ! La sapience sublime de l’enfant des étendues infinies emboîte le pas ici à la fierté bien assumée du fils de nomades.

Ingénieur de son état, Belmach n’est pourtant pas un poète dilettante, loin de là ! Royaume mythique d’un million de poètes, cette terre très aride sur le plan politique est pourtant tellement généreuse en plumes fertiles. Quelle béance que ce contraste immense !

Si la cordillère des Andes a donné au monde latin son légendaire Pablo Neruda ou son fameux Octavio Paz notre Majabat Al Kubra, elle, est loin d’être stérile en talents prodiges ; bien au contraire ! Ah que c’est douloureux de vivre si loin du sable crissant de sa mère patrie. Emotion nostalgique. Souffrance prolongée de l’asile. Solitude de l’éloignement géographique.

Et pourtant malgré la distance et les aléas du destin, on reste si émotionnellement attaché à ce beau de désert inhospitalier qui nous tient lieu de patrie! Le poème de Belamech a touché en moi aujourd’hui une fibre endolorie. J’en reste ému !

Mohamed EL Mokhtar Ould Sidi Haiba



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