Cridem

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07-07-2013

11:41

Bagarre dans une boutique

Daouda Bâ, boutiquier de son état, est en prison depuis deux semaines. Ses proches ont entamé les démarches pour lui dénicher une liberté provisoire.

Ils soutiennent que Daouda a été victime d’une agression et qu’il ne devait pas être en prison et que c’est plutôt Yacoub Ould Boubacar, celui qui avait provoqué la bagarre qui devait être enfermé.

Selon les proches, Daouda, né en 1980, était dans la boutique lorsque le charretier nommé Yacoub s’y engouffra. Il y avait d’autres clients dans la boutique.

Yacoub aurait déposé sur le comptoir un billet de 100 UM et s’empara d’un pain, puis y mit du beurre, de la mayonnaise et du fromage. Daouda était trop occupé avec d’autres clients pour lui prêter attention. Lorsqu’il se libéra, il se tourna pour servir Yacoub mais constata que ce dernier s’était déjà servi. Il demanda à Daouda de lui donner deux sachets d’arachides.

Daouda lui dit qu’il n’a pas raison de se servir sans son autorisation et que le billet de 100 UM qu’il a donné ne suffisait pas. Malgré cela, il lui donna la monnaie de 10 UM, et laissa tomber le prix du beurre, de la mayonnaise et du fromage.

Yacoub insista pour obtenir ses deux sachets d’arachides, ce que ce dernier refusa. Yacoub lui dit sous le ton de la menace ‘ Tu vas voir’. Il partit chez lui et revint avec un couteau tranchant. Il attaqua Daouda deux fois sur l’épaule, une fois dans le ventre et une fois sur les cuisses. Daouda l’avait terrassé, l’arrosant de coups de pieds. L’affaire s’acheva au Commissariat de Sebkha 3. Yacoub l’agresseur fut conduit à l’hôpital.

Le Commissaire Mohameden Ould Ahmed Salem informe son chef, le Commissaire de la Zone 2, Chneidra. Ce dernier informe le Procureur de la République. Les proches de Yacoub soutiennent qu’il ne jouit pas de ses facultés. Une allégation que les proches de Daouda ont rejetée, trouvant qu’il a toujours été normal.

Le Commissaire Mohameden a bien comprit que la bagarre a eu lieu à l’intérieur de la boutique, ce qui signifie que le boutiquier est la victime d’agression, mais comme l’autre était gravement blessé, il ne pouvait que renvoyer le dossier au Parquet de la République. Mais le Procureur exigea qu’il soit maintenu en garde-à-vue jusqu’à ce qu’il soit fixé sur l’état de santé de Yacoub.

Au huitième jour, le Commissaire relâcha Daouda sous garantie et le lendemain, il revient au Commissariat. Le blessé était en forme. Les médecins lui avaient donné une invalidité de 60 jours. Le Commissaire envoya le dossier au Parquet et l’un des Substituts du Procureur en prit la charge. Apres avoir interrogé le blessé y compris le boutiquier, le Substitut transmit le dossier au juge d’Instruction du 5eme Cabinet.

Daouda se défendit en soutenant que c’est Yacoub qui l’a poignardé à quatre reprises et pour se protéger, il s’est défendu. Le substitut lui demanda pourquoi n’a-t-il pas perdu du sang s’il a été poignardé. Daouda donna une réponse abstraite. (Affaire à suivre)

Abou Cissé.


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