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08-07-2013

05:00

Brakna / Aleg : Tostan évalue sa stratégie de lutte contre les MGF

Dans le cadre de l’exécution de son programme intitulé « renforcement des capacités des communautés mauritaniennes pour la promotion de l’abandon de l’excision », l’ONG internationale Tostan a organisé, ce dimanche 7 juillet 2013, à Aleg, dans son centre de "Liberté", une rencontre inter-villageoise qui a regroupé des représentants de 60 communautés issues de ses trois zones d’intervention (Aleg / Maghta Lahjar, Boghé / Dar El Barka et Bababé / Mbagne).

Présidée par M. Diallo Amadou Samba, Wali mouçaïd du Brakna accompagné du Conseiller économique de la Wilaya et du Hakem d’Aleg, respectivement MM. Diagana Mohamedou El Hadj et Cheikh O. Baba, la cérémonie d’ouverture de cette grande rencontre intercommunautaire a été marquée aussi par la présence de plusieurs notables et élus de la ville ainsi que des superviseurs, facilitateurs et partenaires de la société civile.

Selon le Coordinateur national de cette ONG en Mauritanie, M. Mamadou Baba Aw, l’objet de cette rencontre est de « réfléchir ensemble sur l’amélioration de la promotion de l’abandon de l’excision dans toute la Wilaya du Brakna et de trouver les facteurs bloquants et leurs solutions à 3 mois de la fin du programme qui sera sanctionnée par une déclaration publique prévue en septembre prochain ».

Après la lecture de quelques versets coraniques par l’imam Abdou O. khalil, l’Adjoint au Maire de la commune d’Aleg, M. Oumar Ndiaye, a prononcé une allocution dans laquelle il a d’abord exalté « le programme de Tostan qui est conçu dans les langues locales et dont les effets bénéfiques ne font plus l’ombre d’aucun doute ». Il a ensuite assuré les responsables de cette ONG de « la disponibilité de la commune à accompagner ce programme au grand bénéfice des communautés ».

Il a vivement remercié la coordinatrice du CGC de Liberté-Aleg et la facilitatrice du centre, respectivement Mmes Aïcha Sidibé et Khady M/ Soulé pour « leur engagement sans faille dans le processus d’exécution de l’ambitieux programme de Tostan et leur rôle dans la réussite de cette manifestation ».

Quant au Wali mouçaïd, il a d’abord magnifié les rencontres de ce genre « qui sont des facteurs de développement en raison des échanges de vues et d’expériences qu’elles occasionnent ». Il a ensuite loué « l’approche holistique de Tostan dans la lutte contre les pratiques néfastes conformément à la politique nationale en la matière exécutée par le MASEF ».

Même son de cloche chez la coordinatrice de ce ministère pour le Brakna, Mme Toutou M/ Yacoub qui a réitéré son engagement « à accompagner et à soutenir ce programme qui s’inscrit en parfaite harmonie avec celui du MASEF ».

Lui succédant Mme Aïcha Sidibé, coordinatrice du CGC Liberté, hôte de la rencontre, elle a loué l’impact du programme de Tostan dans le changement des mentalités et dans la prise de conscience par les communautés de leurs problèmes : « Nous sommes aujourd’hui suffisamment outillés sur des notions essentielles telles que la santé, l’assainissement, la démocratie, le processus de résolution des conflits ».

Cet avis est partagé par M. Housseïn O. Mourbe, représentant des organisations de la société civile qui a mis en exergue l’impact de l’enseignement non-formel initié par Tostan dans ses communautés cibles.

Après un sketch sur les méfaits de l’excision, Mme Naha M/ Brahalla, sage-femme en service à la PMI d’Aleg a fait un bref exposé sur les effets immédiats et ultérieurs de cette pratique sur la petite fille, future mère. Parmi ceux-ci, l’hémorragie, le tétanos, les difficultés liées à l’accouchement etc.

Enfin, pour clore ce chapelet d’allocutions, les coordinateurs des 3 zones d’intervention de Tostan, respectivement Aïssata Sy (Boghé), Samba Doumbia (Bababé/Mbagne) et Naja M/ Malik (Aleg/Maghta Lahjar) ont restitué le travail de groupe qui portait sur « les stratégies de promotion de l’abandon de l’excision dans la Wilaya du Brakna depuis 2007, les facteurs bloquants et les solutions envisageables ».

Parmi les stratégies proposées, la sensibilisation des leaders d’opinion, l’implication en amont et en aval de tous les acteurs (superviseurs, facilitateurs, apprenants et communautés), la diffusion de l’information à travers le porte-à-porte et les médias publics et privés. Ils ont demandé l’extension du programme de Tostan dans certaines poches de résistance surtout en milieu rural.

A ce sujet, certaines voix s’élèvent en sourdine chez les représentants des villages hassanophones de Boghé, Bababé et Mbagne qui exigent l’extension du projet dans leurs milieux. En effet, depuis 2007, le programme d’enseignement de Tostan dans les départements de la vallée est exécuté exclusivement en langue Pulaar marginalisant ainsi une frange importante de la population haratine qui vit en milieu rural et qui aurait pu en tirer un grand bénéfice.

Dia Abdoulaye
camadia6@yahoo.fr




 


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