Cridem

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14-07-2013

13:34

'A l’heure de la rupture' chez Abderrahmane Ahmed Salem, directeur de la Maison des Cinéastes [PhotoReportage]

Pour son deuxième numéro d’"A l’heure de la rupture", le directeur de la Maison des Cinéastes (MdC), Abderrahmane Ahmed Salem est à l’honneur. En cette période de ramadan, celui qui a ressuscité le cinéma en Mauritanie a le nez plongé dans les préparatifs de la huitième édition de Nouakshort Films qui va rendre hommage à feu Moktar Ould Daddah décédé le 14 octobre 2003 à Paris.

A moins de trois mois de cet évènement populaire, Abderrahmane Ahmed Salem n’a pas de temps libre pour s’amuser. Ce qui ne l’amuse pas non plus, c’est le fossé qui se creuse de plus en plus entre les Mauritaniens.

"Il y’a une grande urgence maintenant. Il faut tirer la sonnette d’alarme, en véhiculant des messages de paix et de tolérance", dit-il. Pour lui, l’épisode de Kaédi qui a pris une tournure communautaire est à ce titre très révélateur des crispations identitaires et montre que les mauritaniens ne s’entendent plus. "Il y’a un véritable problème de confiance entre les Mauritaniens", ajoute-t-il.

Il explique que chacun, en ce qui le concerne, doit jouer sa partition, soulignant que les Mauritaniens doivent se parler et se connaître. "Et pour se connaître, il faut communiquer et avoir la volonté commune de parler une langue", note-t-il. Aujourd’hui, il se bat pour que l’image ne soit pas "manipulée comme un outil électoral".

"Le cinéma va rester toujours ce moyen de rapprocher les gens, ce moyen d’aller vers l’autre, ce moyen de témoigner sur la vie de quelqu’un, ce moyen transparent de présenter la culture de quelqu’un", rappelle-t-il.

La vie d’Abderrahmane Ahmed Salem est emprunte d’engagement pour une Mauritanie plurielle et tolérante. En témoignent 2 sans complexe et Samaha (Tolérance), qui sont deux projets dans lesquels, la Maison des Cinéastes (MdC) développe sa philosophie, celle de rapprocher les Mauritaniens.

Le cinéma l’a presque ramolli et lui a donné de faux airs de pachyderme. Et, j’ai voulu comprendre pourquoi il continuait à se battre comme un diable pris dans un filet pour que le cinéma ait droit au chapitre en Mauritanie où l’image peine à jouer son rôle. "Déjà, il ne faut pas perdre espoir. Lorsque tu perds l’espoir, c’est fini. Si, on ne croit pas à ce que l’on fait, c’est foutu", répond-il.

C’est sur ces notes d’optimisme que mon passage chez Abderrahmane Ahmed Salem s’arrêtait, avant de passer à l’éclate totale, en compagnie de sa belle et sympathique femme, d’un ami qui était de passage à la maison et de sa fille cadette.

Babacar Baye Ndiaye


Avec Cridem, comme si vous y étiez...
































 


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