Cridem

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05-08-2013

14:22

Réaction du Président Moktar Ould Daddah à la publication du 'Manifeste des 19'

Mes Chers Compatriotes,
Lorsque le 28 Novembre 1960 à 0 heure, je proclamais solennellement l’indépendance de la Mauritanie, je coupais, du même coup, le lien de subordination qui reliait les hommes et les femmes de Mauritanie à l’ancienne puissance coloniale.

Aussitôt après, lorsque vous m’avez tous élu à l’unanimité Président de la République, puis Secrétaire Général du Parti du Peuple, je me suis engagé, devant Dieu et devant les hommes, à mener à la tête de l’Etat mauritanien, une action susceptible d’améliorer le niveau économique et social de la nation.

Il va sans dire que cette action ne pouvait et ne peut s’inscrire que dans le cadre et sur les bases d’une unité nationale solide qui permette à l’ensemble du peuple mauritanien de supporter le lourd fardeau de l’indépendance, et de lutter efficacement contre les ennemis intérieurs et extérieurs de la Nation.

Je me suis engagé solennellement engagé sous serment à protéger et à renforcer cette unité.

Lorsque celle-ci a été menacée par les revendications marocaines qui tentaient d’organiser dans notre Pays une subversion visant, à terme, à faire de la Mauritanie une province marocaine, je n’ai pas hésité à mâter ceux qui, de l’intérieur comme de l’extérieur, ont voulu ruiner nos efforts et notre volonté de bâtir une Mauritanie forte et indépendante. Ce ne fut pas en vain.

Aujourd’hui, certains compatriotes du Sud, tous fonctionnaires et parfois hauts-fonctionnaires de l’Etat, aveuglés par des positions passionnelles, se déclarent décidés, ni plus ni moins à mettre en cause l’unité nationale, en menant une action contraire à la doctrine du Parti, parti de l’Etat et contre les lois qui concrétisent cette doctrine.

En effet, ces compatriotes n’ont pas hésité à diffuser un manifeste dans lequel ils appuient la grève des élèves des établissements secondaires, et encouragent ceux-ci à refuser l’application de la loi n° 65.026 du 30 janvier 1965 qui déclare obligatoire l’enseignement de la langue arabe dans les établissements du second degré.

Ainsi, les signataires du « manifeste », lâchement – il faut le dire – ont engagé dans leur action néfaste des jeunes gens chez lesquels il est trop facile de faire vibrer des cordes passionnelles et irrationnelles.

Ils n’ont pas hésité, pour réaliser leur dessein, à utiliser de jeunes Mauritaniennes et de jeunes Mauritaniens, dont la seule préoccupation actuelle devrait être de poursuivre paisiblement leurs études pour se préparer demain à assumer, à leur tour, les responsabilités du pouvoir et à diriger les destinées de la nation.

Les signataires de ce « manifeste », enfin, ne sont mandatés par personne, ni dans le cadre des organes de l’Etat, ni dans le cadre des organismes du Parti. Ils ont préféré la menace, le chantage et l’intimidation au dialogue dans le cadre du Parti et de l’Etat.

J’ai toujours été quant à moi, partisan du dialogue, chaque fois que l’exigeait l’intérêt général. Or, la voie choisie par les signataires du « manifeste », c’est-à-dire, je le répète, la menace, le chantage et l’exploitation coupable de la jeunesse scolaire m’oblige, en tant que garant de la Constitution et de l’unité nationale à sanctionner ceux qui se déclarent ouvertement contre la Constitution et les lois de l’Etat et mettent en cause l’unité de la nation.

J’ai, en conséquence, décidé la suspension à compter du mercredi 5 janvier, des 19 fonctionnaires signataires du « manifeste ».

Parallèlement, des poursuites judiciaires seront engagées contre eux. Je saisis l’occasion, qui m’est offerte ici, pour avertir, solennellement, tout individu ou tout groupe d’individus, quel qu’il soit, que toute action, visant à mettre en cause les fondements mêmes de l’unité nationale, sera châtiée sans pitié.

Il reste entendu que tout les problèmes nationaux doivent faire l’objet de discussions approfondies dans le cadre légal des institutions du Parti et de l’Etat, afin de leur trouver des solutions satisfaisantes pour tous.

Source : page FB de Bechir Bellal




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