Cridem

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10-09-2013

09:44

Communication maladroite

L’avènement de la libéralisation de l’audiovisuel avait suscité d’immenses espoirs de changement dans le comportement de nos médias, surtout publics.

Malheureusement, nous assistons à un « hold-up du discours » digne des bandes organisées dans l’Amérique des années 30. Les parrains de la mafia de la communication ont, encore une fois, détourné notre rêve d’un nouveau projet médiatique national digne d’un pays moderne.

En effet, aux lendemains de cet événement consacré en amont par la création de la HAPA, nous avions espéré, au moins, que les symboles de toutes les sombres périodes d’exception sur le ondes et au petit écran, céderont leurs « mensongères » à une nouvelle génération de communicateurs qui n’a pas applaudi avec les lèche-bottes et déchiqueté notre cadavre avec les loups et les vautours.

Nous avions cru que l’autorité publique, allait d’abord, pour changer la mentalité du peuple, ancrer l’habitude de la contradiction et du débat et qu’elle allait nous proposer une nouvelle politique de communication fondée sur une symbolique autre que celle des 30 années de mensonge sponsorisé par l’Etat. Hélas ! Là aussi, nous avions nourri un faux espoir !

Comment comprendre que les figures qui ont fait l’histoire et la préhistoire de la télévision, soient toujours les présentateurs « vedettes » de ce qui nous est présenté piteusement aujourd’hui comme le émissions phares de nos médias d’Etat ?

Comment se fait-il que ceux qui ont servi le mensonge, « maquillé » le faux, défendu l’abject et les plus abominables des pratiques peuvent-ils aujourd’hui nous vendre le changement, le renouveau et le patriotisme ? Et comment se fait-il que les médias privés, nouvellement arrivés sur la scène, fassent fi du professionnalisme, circonscrivant leur recrutement dans des milieux aphones qui ne maîtrisent même pas l’ABC de la communication.

Les supports de communication audiovisuels nouveaux, sont nettement passés à côté du sujet. Et il fallait bien s’y attendre quand on sait que c’est à TVM que leur animateurs ont subi des stages. Normal que le mimétisme l’emporte !

Il faut bien le dire : ce n’est pas avec des productions aussi farfelues les unes que les autres ou avec des émissions aussi vides et bornées comme celles qui nous torturent tous les soirs, animées par de piètres « talents », que l’on arrivera à susciter l’adhésion du citoyen lambda au grandiose projet de renaissance et de redressement que nous voulons pour la Mauritanie.

Ce n’est pas avec ceux qui négociaient, jusqu’à avant-hier seulement et à prix d’or, les gros plans à l’occasion des visites mémorables à l’intérieur du pays du « Sage du Désert, des Océans, des Vallées, des Palmeraies, initiateur du Livre, Protecteur du savoir, Défenseur des Ulémas… », que l’on donnera au petit peuple une lisibilité plus claire de la réalité nouvelle.

Ce n’est non plus pas avec des amateurs, incapables d’exercer une liberté qui leur est pourtant offerte sur un plateau numérique, laissant l’essentiel, tout l’essentiel de côté que nos médias privés vont attirer notre attention !

Les inévitables questions de fond de notre société qu’ils tentent d’occulter, cantonnant les débats et forums de discussions entre copains de Zrig, ou à des compagnons de lutte idéologique perdue, transformant toute discussion à un monologue aussi monotone que limité, ne feront que retarder l’échéance.

Mais l’heure de celle-ci sonnera quant nous n’accepterons plus de nous laisser mener par le bout du nez par des médiocres sans vision adaptée à notre pays et à nos ambitions pour son avenir. C’est peut-être de bonne guerre, car leur responsabilité dans le pourrissement des mœurs, le triomphe de l’incompétence, la promotion de la médiocrité, la banalisation du faux, la diabolisation de la qualité, de la compétence et de la vérité sont notoires.

Osons-nous demander au gouvernement d’une part, et aux propriétaires de médias privés de l’autre, de passer un coup d’éponge dans les studios, à défaut de les désintoxiquer ? En tout cas, nous avons besoin de voix plus convaincantes, plus audibles, plus propre, plus professionnelles et surtout plus crédibles. Trop parler à la manière des perroquets n’est pas forcément une manière de communiquer !

MOMS.



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