Cridem

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11-09-2013

10:17

Morte de chagrin à cause d’un mari ripoux

Neina a rendu l’âme il y a quelques jours, alors qu’elle suivait des soins à l’hôpital psychiatrique dit « Hôpital Dia » de Nouakchott. Pour sa famille, elle est morte de chagrin. Et ce serait son mari qui serait à l’origine de sa disparition. Empêtré dans des problèmes, le couple a décidé de mettre fin à sa vie commune.

En malin calculateur, l’époux profitera plus tard du départ de sa femme au marché pour s’en aller avec les trois enfants qu’il avait eux durant leur idylle.

Pour réussir son calcul et surtout, ne pas éveiller les soupçons de sa femme, l’homme avait exprès laissé son téléphone ouvert, soutenant, chaque fois que son ex épouse le joignait, qu’il se trouvait avec une de ses sœurs dans un quartier de Nouakchott.

Mais les faits étaient autres : alors qu’il lui parlait au téléphone, l’homme était en voyage avec ses enfants, en direction d’Aïoun. Le subterfuge lui permettait sans nul doute, d’échapper aux contrôles routiers, si d’aventure, l’épouse introduisait une plainte à la justice, pour enlèvement. Si l’homme avait ainsi agi, c’est qu’il cherchait à monnayer les enfants !

En fait, il exigeait, après le divorce, que son épouse lui cède la maison qu’ils habitaient, une demeure que le frère de Neina avait achetée pour elle, après son premier veuvage.

Neina avait en effet deux enfants d’un précédent mariage, et ne disposait pas de demeure. Et ce fut dans sa nouvelle maison que son dernier mari devait la découvrir. L’homme n’avait pas d’emploi fixe. Au fond, devenu père de famille, il était entretenu par sa femme qui bénéficiait d’égards particuliers de la part de son frère.

Malgré tout, la vie se passait bien chez le couple, l’idylle était presque parfaite. Mais peu après que Neina ait retrouvé le bonheur du foyer, les relations chez le couple commencèrent à se détériorer. L’origine de la crise ? : Les deux premiers enfants que Neina avait eues de son premier mariage. Le mari ne les supportait plus, ou du moins, il leur préférait ses propres enfants. Peu après, la famille se disloqua.

Restait le problème de la garde des trois enfants. Chacun réclamait leur garde. S’il était clair que Neina voulait garder ses enfants pour l’amour qu’elle leur porte, tout indiquait que pour le mari, les raisons étaient autres : l’homme voulait surtout les monnayer. Ce qu’avait compris Neina qui ne se laissa pas faire.

Mise devant le fait accompli puisque séparé de ses enfants qui se trouvaient désormais à Aïoun, Neina décida de porter l’affaire devant la justice. Malheureusement pour elle, toutes ses démarches pour récupérer ses enfants auprès de la justice seront vaines, bien qu’en droit islamique, dans un cas pareil, la garde des enfants revient à la mère.

Mais Neina ne se trouvait pas à sa dernière déconvenue : dans le mois du Juin dernier, elle avait été convoquée par la justice pour répondre à une plainte déposée par son ex-mari pour expropriation ! Ce dernier qui avait volé les documents de la maison, tentait à présent, de réclamer la propriété de la demeure. Mais c’était sans compter avec le frère de Neina qui détenait encore toutes les preuves de sa transaction immobilière.

Cette nouvelle affaire plongea Neina dans un nouveau chagrin duquel elle ne se relèvera jamais. Traumatisée, elle fut internée à l’hôpital psychiatrie de Nouakchott où elle décéda début du présent mois. La famille de la pauvre se rend bien compte maintenant que le type n’avait pas épousé Neina par amour.

Ce serait plutôt pour la maison. C’est pourquoi, elle a introduite une plainte pour homicide volontaire contre lui, lequel a rebondi pour réclamer de nouveau sa part d’héritage de la maison et celle de ses trois enfants. Des ONG de droits de l’homme n’ont pas tardé à réagir. Ces derniers, jours, elles sont nombreuses à s’activer dans le dossier.

Abou Cissé


 


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