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21-10-2013

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Algérie: Le 'blogueur de Tlemcen' reste en prison

La justice algérienne a refusé ce dimanche 20 octobre d’accorder la liberté provisoire à Abdelghani Aloui. Le blogueur de 24 ans, originaire de Tlemcen, est détenu depuis le 25 septembre dernier après la publication sur Internet de caricatures du président Abdelaziz Bouteflika et de son Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Abdelghani Aloui est accusé d’"outrage à corps constitués", d’"atteinte à la personnalité du président de la République" ainsi que d’"apologie du terrorisme", parce que les forces de l’ordre auraient trouvé chez lui une écharpe portant l’inscription "La ilah illa Allah" (il n'y a de dieu que Dieu, ndlr). Il encourt jusqu'à dix ans de prison.

"Mon fils n’a fait qu’exprimer son avis en tant qu’Algérien sur le 4e mandat du Président. Résultat, il a été arrêté et emprisonné, avec de lourdes charges qui pèsent sur lui, mais j’ai confiance en la justice algérienne", a déclaré son père au journal algérien El Khabar.

Le cas de Abdelghani Aloui inquiète beaucoup les défenseurs des droits de l’homme en Algérie. Une pétition en ligne a été lancée.

"Ces graves dérives autoritaires qui portent atteinte aux acquis démocratiques des Algériens doivent sans cesse être dénoncées et combattues, afin que les citoyens algériens accèdent à une Algérie de droit, dans laquelle les libertés individuelles et collectives sont respectées." affirment les signataires.

Dans un communiqué publié le 16 octobre, Amnesty International a dénoncé l’incarcération de Abdelghani Aloui, et réclamé sa libération.

"Les autorités algériennes semblent essayer d’étouffer les critiques en cette période d’incertitude précédant l'élection présidentielle de l’année prochaine. Abdelghani Aloui doit être immédiatement remis en liberté et toutes les poursuites engagées contre lui doivent être abandonnées", a indiqué Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.

Ce n'est pas la première fois qu'un blogueur est inculpé par les autorités algériennes. En mai 2012, Tarek Mameri avait été condamné à huit mois de prison avec sursis et à 100 000 dinars algériens (1 000 euros) d'amende pour avoir appelé sur Internet à boycotter les élections législatives.

Au mois de juillet de la même année, le cyber-activiste Saber Saidi avait été interpellé puis inculpé pour "apologie du terrorisme" après avoir mis en ligne des vidéos sur les révolutions arabes. Il a été acquitté en avril 2013, après neuf mois de détention.

Par Sarah Ben Hamadi

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