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27-10-2013

02:01

Egypte: De retour, l'humoriste Bassem Youssef se moque de l'armée - [Vidéo]

Son retour était très attendu dans un pays où les médias, quasi-unanimes, célèbrent l'armée qui a destitué le président islamiste Mohamed Morsi: Pour sa première émission après quatre mois d'absence, le satiriste Bassem Youssef a de nouveau déchaîné les passions.

Ce vendredi soir, en dépit du couvre-feu qui s'abat à 19 heures sur Le Caire, les cafés étaient bondés de téléspectateurs rivés devant l'émission "El Bernameg" (Le Programme, en arabe), avec une seule question en tête: osera-t-il critiquer l'armée?

Et à l'issue de 90 minutes de show, celui qui était déjà la bête noire des Frères musulmans pour ses critiques au vitriol du président Morsi, s'est attiré de nouveaux détracteurs: les partisans du général Abdel Fattah Al-Sissi, chef de la toute-puissante armée qui a destitué M. Morsi le 3 juillet.

Lire aussi: Mais où est Bassem Youssef? Par Mohamed Tharwat Abdelhamid

"Morsi, baby, tu n'es plus le président... Ce n'est pas de notre faute, mais de la tienne" Revenant sur cet épisode, Bassem Youssef, qui n'a rien raté des médias locaux pendant les quatre mois d'interruption dus à l'été puis au ramadan, épingle leur unanimité, leurs exagérations sur le nombre de manifestants descendus dans les rues pour réclamer le départ de M. Morsi le 30 juin --20, 40, certains évoquent 70 millions.

Il pose aussi la question qui fâche: est-ce une révolution, comme l'affirment les anti-Morsi, ou un coup d'Etat, comme le disent les pro-Morsi? Tournant en dérision les arguments des uns et des autres, il affirme, faisant référence à la puissante confrérie des Frères musulmans de M. Morsi, que "quand tu rêves du pouvoir pendant 80 ans et que tu le perds d'un coup, c'est un coup d'Etat".

Mais, se mettant ensuite en scène dans la peau des militaires déposant M. Morsi, il décrit une transition tout en douceur où les soldats s'adressent au président une rose à la main: "Morsi, baby, tu n'es plus le président... Ce n'est pas de notre faute, mais de la tienne".

Evoquant ensuite les nouvelles autorités, il se moque d'un président par intérim dont personne ne semble se rappeler le nom - Adly Mansour -, alors que certains multiplient les odes au général Sissi, voire même les chocolats à son effigie. Mais rire de cette "Sissi-mania" qui s'est emparée de certains Egyptiens n'est pas au goût de tous.

Bassem Youssef accueille l'humoriste américain Jon Stewart en juin 2013






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