Cridem

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02-12-2013

06:54

Rentrée littéraire : Djibril Hamet Ly, hôte de Paroles d’ Ecrits animées par Manuel Bengoéchéa [PhotoReportage]

Le 21 novembre dernier, Djibril Hamet Ly était également l’hôte de Paroles d’ Écrits animées par Manuel Bengoéchéa pour la présentation de sa pièce de théâtre, "L’arbre à la cour criminelle", à l’Institut Français de Mauritanie (IFM).

Quelque part sur terre, dans un Palais de justice, l’enfant arbre est appelé à la barre pour témoigner au procès de ses propres bourreaux, les hommes. Le décor ressemble à celui d’une cour de justice où l’on retrouve l’avocat général, le président de séance, l’avocat de la défense, de la partie civile, les témoins à charge et à décharge…Autant de symboles qui rappellent un procès.

"Votre honneur, qui tiendra compagnie à l’homme si je ne suis plus ? Où pense-t-il pouvoir vivre seul sur cette terre ? L’homme risque fort d’être rattrapé par sa bêtise. J’ai été témoin de violences que la raison ne peut accepter. J’ai vu des arbres massacrer", lance l’enfant arbre, lu par Manuel Bengoéchéa.

La déforestation et l’extinction des espaces verts ont inspiré l’écriture de la pièce de théâtre "L’arbre à la cour criminelle". "Je retourne à mon village après plusieurs années. La forêt que je traversais et qui était touffue, dans laquelle il était difficile de passer, est devenue un espace nu. Rien que des arbres secs et un lac sec. Plus rien. Je constate choqué", se rappelle encore Djibril Hamet Ly.

A l’époque, il avait 33 ans et était inspecteur de l’enseignement fondamental. Cette pièce de théâtre rappelle le mal enfanté par la main de l’homme qui cherche du bois de chauffe, qui transforme le bois en charbon ou encore en meuble.

Puis, les discussions sont lancées entre lui et le public rassemblé sous la khaima. Il répond aux questions de l’assistance, balaie d’un revers de la main l’idée selon laquelle, "le théâtre n’est pas une prépondérance culturelle mauritanienne". Il cite, par exemple pour convaincre l’auditoire, Hamame Fall qui jouait régulièrement du théâtre à Nouakchott et à Atar. Ensuite, il évoque ces "troupes théâtrales qui sont filmées, qui jouent, qui se déplacent de villes en villes" en citant par exemple Sifa Hanki Pinal Handé, Timtimol ou encore Jallude Jam.

Passé ce point de vue sur le théâtre en Mauritanie, celui dont l’écriture théâtrale est poétique, comme il le revendique évoque ses projets d’écriture constitués de nouvelles, d’un roman épistolaire en français, d’un roman en Pulaar, d’un panorama de la littérature peule en Afrique de l’Ouest, d’un dictionnaire encyclopédique en Pulaar, d’un recueil de poèmes sur sa vie carcérale.

Comment l’auteur de cette grande œuvre non encore publiée écrit-t-il ? "J’écris sur plusieurs fronts à la fois. Je me fatigue d’un projet, je me repose avec un autre. Voilà comment j’écris!"Belle optique de transformer le temps, son existence, sa chair spirituelle, son vécu, son passé et ses interprétations de la vie mouvementée.

Babacar Baye Ndiaye

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