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27-03-2014

15:54

Lille : un journaliste mauritanien au lycée Baggio pour parler liberté de la presse

La Voix du Nord - La semaine de la presse, du 24 au 28 mars, est un rendez-vous incontournable au lycée Baggio depuis de nombreuses années. Mardi après-midi, des élèves de seconde ont pu échanger avec un journaliste exilé.

« C’est par le biais de la Maison des journalistes que nous avons eu son contact, de manière à pouvoir aborder le sujet de la liberté de la presse dans le monde. D’autant que les élèves travaillent sur le sujet en éducation civique et sociale avec Frédérique Duquenne, professeur d’histoire-géo », souligne Isabelle Szczepanski, documentaliste.

Pour parler de ce sujet brûlant, Mohamed Houssein M’Bareck avait répondu présent. Contraint de fuir la Mauritanie après des menaces de mort, il a traversé clandestinement la frontière entre la Mauritanie et le Maroc et, une fois au Maroc, il a pris un billet d’avion pour Paris.

Pourquoi avoir choisi la France ?
« La Mauritanie a une histoire commune avec la France. Ici, j’ai confiance en la liberté de la presse tout comme dans la justice française », confie le journaliste.

« Mais pourquoi avez-vous quitté votre pays ? », demande Kevin.
« Le coup d’État d’août 2008 a été un événement choquant pour les Mauritaniens expatriés dans le monde. À défaut de prendre les armes pour combattre, j’ai pris le stylo », explique Mohamed.

Au fil des questions, on apprend que ce stylo, il ne va pas le lâcher puisqu’il couvrira les manifestations politiques contre le coup d’État militaire. Il va également enquêter sur la situation sociale et économique des communautés d’anciens esclaves et créer en 2010 un site d’information pour dévoiler la corruption des politiques et des hommes d’affaires, tout comme le rôle de la Mauritanie dans le trafic illégal de drogue.

Tout au long de l’échange, les jeunes sont restés perspicaces, interpellés par les réponses formulées dans un français presque impeccable, que le journaliste exilé a appris en trois mois.

« Qui vous a aidé, lors de votre arrivée en France, et que faites-vous maintenant ? »
« J’ai eu le soutien de la Maison des journalistes. Actuellement, en plus de me perfectionner en langue française, je continue de travailler sur mon site d’information », explique Mohamed.

Pour l’équipe éducative, l’échange aura été des plus riches, avec en perspective un débriefing qui s’impose.




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