Cridem

Lancer l'impression
02-04-2014

16:32

Mauritanie: 'Nous relayons l’info avec les mots les plus simples' (Oumar El Moctar- L’Authentique)

Alakhbar - « Nous jouons beaucoup sur le style et sur les outils de communication qui permettent de faire passer rapidement l’information sans amener le lecteur à réfléchir », a déclaré Oumar El Moctar, directeur de publication de L’Authentique, un des quotidiens les plus réguliers en Mauritanie. Il est interrogé par Alakhbar a l’occasion de la célébration du millième numéro de L’Authentique.

Alakhbar: La plupart des journaux ne dépassent pas Nouakchott. L’Authentique est- il présent partout en Mauritanie ?

Oumar El Moctar: Je coirs que L’Authentique fait partie des journaux les plus distribués en Mauritanie. Hormis la capitale Nouakchott, nous sommes représentés à Nouadhibou, à Rosso, à Kiffa, à Kaédi et à Aïoune. C’est assez important. Nos correspondants sont un peu partout. L’ensemble des wilayas du pays reçoit chaque fin de semaine nos journaux.

Alakhbar: Quelle est l’histoire de L’Authentique ?

O. El Moctar: Les premières apparitions du journal « l’Authentique » datent d’avril 1999 avec une régularité certaine. Mais nous paraissions une fois tous les dix jours et ce ; pendant deux ans. Notre intention était d’innover en matière de régularité. A notre arrivée sur la scène médiatique ; nous avions constaté le manque d’hebdomadaires et de mensuels. Nous avons alors voulu marquer notre arrivée par une parution tous les 10 jours. Ce rythme s’est maintenu pendant deux ans.

Ensuite en 2001 ; nous sommes devenus un hebdomadaire et en 2005 à la faveur du coup d’Etat et la transition démocratique qui a supprimé surtout l’article 11 de loi sur la presse, nous sommes devenus un quotidien. Cet article exigeait que le journal soit déposé au Ministre de l’Intérieur qui l'autorisait ou censurait après lecture. Depuis que cette étape a été supprimée par les autorités de 2005 et que la presse pouvait paraitre quand elle voulait, nous nous sommes transformés en quotidien.

Alakhbar: L’Authentique est tiré à combien d’exemplaires par jour ?

O. El Moctar: Nous avons commencé par la publication de 1500 exemplaires par jour. Et en 2009 il y a eu des restrictions financières au niveau de l’Imprimerie natioale qui a assujetti les journaux a une partition de 700 exemplaires. C’est par la suite que nous avons décidé de prendre le risque de proposer le journal à 200 U M. Après tant d’efforts fournis et de sacrifices consentis pour présenter un peu du lisible aux lecteurs, vendre le journal à 100 UM était paradoxal. Ce n’était même pas une reconnaissance de la qualité du produit que mettons à la portée de notre clientèle.

Alakhbar: L’augmentation du prix du journal n’a-t-il pas découragé des lecteurs ?

O. El Moctar: Lorsque le journal était vendu à 100 UM, son taux d’écoulement était environs à 95 %. Or, à 200 UM, au début ça a découragé certains. Mais par la suite les gens étaient moins réticents. Je crois aussi quelque part que la qualité du produit à contribué un peu à amener les lecteurs à accepter cette nouvelle réalité.

Alakhbar: Qui sont les lecteurs ciblés ?

O. El Moctar: Nous ciblons tous ceux qui s’intéressent à l’information, qu’ils soient des fonctionnaires, des représentants de la société civile, des hommes politiques, d'anciens directeurs ou autres. Pour ce faire, nous avons adopté une attitude particulière qui consiste à relayer l’information avec les mots les plus simples. Nous jouons beaucoup sur le style et sur les outils de communication qui permettent de faire passer rapidement l’information sans amener le lecteur à réfléchir.

Alakhbar: La vente et les retombées publicitaires peuvent-elles faire fonctionner le journal ?

O. El Moctar: C’est dommage que les journaux et ce n’est pas seulement L’Authentique, nombre de journaux en Mauritanie ne bénéficient pas de publicité.Dans n’importe quel pays du monde un journal ne peut pas vivre de ses ventes. Il faut qu’il ait un appui qui provient de la publicité et cela malheureusement nous n’en avons pas assez. Nous en avons de façon très irrégulière des pubs. Toutefois, nous nous ne plaignons pas par rapport aux autres journaux au niveau de la vente. Je crois que le journal est adopté et bien apprécié par les lecteurs.

Alakhbar: Quelles sont les difficultés particulaires rencontrées ?

O. El Moctar: Financières et matérielles, bien sûr,. En fait, nous sommes un journal particulier, parce que nous n’avons pas de partenaires. C’est un journal qui vit de ses propres ressources. Il n’y a pas d’actionnaires. Et finalement le journal doit faire face à ses propres problèmes.





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité




 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org