Seybane Diagana - Dans un contexte marqué par l’extrême pauvreté qui a mis à rudes épreuves la question principale de survie dans les ménages vulnérables, les actions concertées aussi bien de l’état que des organisations internationales ont pu juguler en tant soit peu une situation qui pouvait évoluer vers le pire.

C’est ainsi que différents programmes sont mis en œuvre pour concourir à la résilience des couches des plus démunies à travers le projet Echo financé par l’UE pour le relèvement des populations vulnérables du Gorgol suite à la crise alimentaire de 2012.

Au terme de ce projet, un atelier de capitalisation est organisé dans la salle de conférence de l’hôtel Yewti ce 21 Avril ,dont l’objectif principal est de réfléchir sur la pertinence des actions menées ,leurs impacts sur les populations afin d’en tirer les leçons, les expériences et les recommandations fortes de nature à améliorer les futures interventions .

La cérémonie de lancement qui a vu la participation des bénéficiaires venus des communes de Bokol ,de Ehel Guelaye et de taringuel a débuté par un mot de bienvenue de Monsieur Abdoul Sylla chef de Base d’ACF qui ,au nom de Monsieur Mamadou Diop Directeur pays ACF Mauritanie a félicité les participants , les autorités administrative et municipale de leur soutien avant d’exprimer son souhait « de partager avec les autres l’expérience acquise » dans ce vaste de champ de lutte contre la pauvreté durant ces trois ans .

Par la suite , le conseiller du Wali du Gorgol chargé des affaires économiques Sidi Mohamed Ould Ahmed s’est réjoui, de la démarche de l’ONG ACF qui ,dira –t-il a permis « un échange direct entre les bénéficiaires et la structure d’exécution d’une part et d’autre part ,donne à l’administration l’occasion d’apprécier les actions importantes à l’endroit des populations » avant de saluer, à travers ACF les actions que mènent les ONG pour soulager les populations vulnérables.

Après la cérémonie protocolaire, monsieur Diallo Mamadou MBaye chef du projet « Echo » devrait, en présence de Virginie Lecouster chargé de l’appui à la coordination sécurité alimentaire ACF- Nouakchott, présenter les grandes lignes du projet à travers sa méthodologie, sa stratégie et les résultats atteints .

Dans sa démarche ,le capitaine –présentateur, avec force détails et précision a livré d’importantes informations ,chiffres à l’appui ,des différentes phases du projet qui ont pu ,au fur et à mesure de l’exécution couvrir plus de 2300 ménages soit 16400 bénéficiaires dont on notera une proportion de 65,5% de femmes chef de ménages contre 34,1% d’hommes.

Durant trois ans, ces projets qui ont eu chacun une durée de vie moyenne de six à huit mois sont exécutés sur la base de la triptyque : mitigation-réponse à la crise-relèvement .Ils ont couvert 25 villages de la commune de Taringuel, 20 villages de Debay Ehel Guelaye dans la Moughataa de M’Bout et 30 villages de la commune de Bokol dans la Moughataa de Monguel avec à la clé un montant de transfert de 391.541.520 UM .

Localités pauvres ou la rareté de ressources en eau et en alimentation se pose avec une acuité, au point que tout effort de développement, en plus cette période de canicule, fondrait comme neige au soleil. Ainsi, le défi, mesuré à sa juste valeur, semblait être grand pour ACF –E qui nonobstant l’hostilité des zones d’intervention arrive tout de même, à travers une batterie d’activités exécutées sur le terrain à motiver les populations pour qu’elles puissent s’adapter aux nouvelles exigences d’adaptation.

Ainsi, des réponses idoines à une problématique récurrente, corrosive dans sa propension, voire fatale ont été définies par les populations qui, à l’image de Samba Ould M’Boirick ce notable de Taringuel, le visage ridé ,la voix pleine d’émotion magnifiait les nouvelles attitudes qu’ils ont acquises pour les aider à s’autogérer.

Au delà de l’atténuation des risques des crises alimentaire et nutritionnelle et du renforcement de la sécurité alimentaire dont l’évolution déclinante , d’origine diverses et variées ,tous les indicateurs alarmants ont du changer de couleur dans les zones d’intervention les populations partagées entre le sentiment de fin de projet et l’inquiétude du lendemain ont exprimé au cours de cet atelier de capitalisation tous les remerciements aux bailleurs tout comme à ACF-E dont ils ont apprécié les éléments de partage dans un esprit de transparence.

A travers ce schéma qui intègre entre autres l’accès à la nourriture, la protection des moyens d’existence des ménages pauvres et la réduction des risques d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, des activités transversales (sensibilisation sur l’allaitement maternel, complément alimentaire, hygiène générale) sont également initiées pour conforter et consolider le projet.

Un bilan positif

Comme une soupape de régulation ;au regard de la consultation diligentée par ACF-E, les conclusions sont claires et nettes ,en ce sens qu’elles ont permis aux populations de reconvertir les trois phases en échelle de sauvetage qui les mène loin de la ligne rouge ,d’autant que ,précisément au niveau de la phase III, le risque d’insécurité alimentaire sous le prisme du score de consommation alimentaire est « acceptable » pour plus de 99% de la population cible.

Il faut noter que le transfert monétaire qui, dans son mécanisme de distribution a sollicité l’expertise des IMF(Institution de Micro finance) de « Jikké » dont le gérant Bechir Bathily a exprimé toute sa satisfaction en collaborant à ce projet qui lui a permis de varier ses produits ,d’augmenter son capital et ses ressources humaines.

Aussi, les populations des zones couvertes ont su, trouver, à travers une mutualisation de leurs moyens des reflexes d’anticipation et de prévention des catastrophes en mettant en œuvre par la construction des digues de retenue pour les surfaces cultivables ,améliorer du coup l’état nutritionnel des enfants qui s’améliore, sans toutefois oublier que les dépenses de ménage (achat de stock de céréales, produits alimentaires immédiats )ont influencé positivement leur capacité de remboursement des dettes.

S’il est clair que les questions de développement demandent un investissement sur le long terme, il n’en demeure pas moins que les résultats mis en exergue par cet atelier de capitalisation montrent aussi des insuffisances voire des manquements dans telle ou telle autre phase. car les organisateurs ont voulu, qu’au-delà des échanges et des discussions, que la cohérence du projet soit en ligne de mire .

Car reconnaissent les participants qui, avant la capitalisation , ils ont bénéficié d’une restitution dans les trois communes et dans tous les sites. En appréciant cette approche, ils ont cependant émis des recommandations pertinentes de nature à pérenniser les investissements.

Avant la clôture, les témoignages des participants ont éclairé la lanterne de plusieurs observateurs sur le fort impact du projet « Echo » dans l’amélioration des conditions de vie.

S.Diagana