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24-04-2014

05:39

Mauritanie: Ibrahima Sarr à la conquête pour la 2ème fois du fauteuil présidentiel

Baba Kane - Le président de l'Alliance pour la démocratie et la justice et Mouvement pour la Rénovation ( AJDMR) briguera les suffrages des mauritaniens le 21 juin prochain. Ainsi en a décidé cette semaine le parti.

C'est la deuxième fois que Ibrahima Mokhtar Sarr se présente contre Ould Aziz candidat déclaré de l'UPR à sa propre succession. Une candidature qui intervient un mois après celle du président de l'IRA Biram Dah Abeid dans un contexte de crise politique aggravée par l'absence de dialogue inclusif entre le pouvoir et l'opposition.

L'ancien journaliste et député pourrait bénéficier du même soutien qu'il avait eu lors des dernières législatives et municipales par la communauté négro mauritanienne et qui lui avait permis de rafler 4 députés à l'assemblée nationale et une grande mairie de la capitale Sebkha. Une crédibilité non négligeable pour conquérir le fauteuil présidentiel .

« Ina wona » dans la langue maternelle de l’enfant de Coki signifie que c’est possible. Pas de surprise donc pour les observateurs qui attendaient avec impatience la décision de l'AJDMR pour officialiser la candidature de son président pour le 21 juin prochain. Ibrahima Sarr demandera les suffrages des mauritaniens pour la location du palais de Nouakchott.

Pour la deuxième fois il sera opposé à Ould Aziz. La première fois en 2007 l'ancien journaliste avait surpris les sondages en se classant 5ème au premier tour avec près 8 pour cent des voix. En 2014 ce sera une autre paire de manche avec certainement moins de candidats.

Pour l'instant seules 3 candidatures sont connues dont la première portée par l'indépendant Ould Abeid, président de l'IRA. Cette absence de pléthore de concurrents découle d'une longue crise politique dont les origines remontent aux accords de Dakar en 2008 sur le dialogue inclusif entre le pouvoir et l'opposition toujours dans l'impasse après 4 années de gouvernance du président Ould Aziz.

Les dernières législatives et municipales sont révélatrices de ce blocage politique. Le même scénario de boycott par l'opposition risque de se répéter d'autant plus qu'à l'heure actuelle les pourparlers sont suspendus  Le Forum pour la démocratie et l'unité (FNDU) qui regroupe 11 partis y compris le parti islamiste qui l'avait quitté est presque sûr de ne pas désigner un candidat unique encore moins aller aux urnes.

Dans ce contexte de crise Ibrahima Sarr pourrait y tirer son épingle du jeu en comptant sur la communauté négro africaine qui l'avait plébiscité lors des dernières élections et qui lui a permis d'engranger 4 députés à l'assemblée nationale et l'une des plus grandes mairies de la capitale Sebkha.

L'ancien prisonnier de Oualata pourra également compter sur les mouvements FLAM et TPMN qui ont le vent en poupe en ce moment ainsi que les autres partis négro mauritaniens qui ne se présenteraient pas. Le député de l'AJDMR dispose de plusieurs atouts dont le plus important est l' engagement personnel dans le règlement du passif humanitaire et de l'unité nationale.

L'enfant du Fouta n'a pas oublié ses origines. Il est un défenseur incontesté des langues nationales et aussi des droits de l'homme. Il va jusqu'à demander l'abrogation de la loi d'amnistie de 93 pour relancer l'impunité des criminels du régime de Ould Taya sur les exécutions extrajudiciaires des 24 soldats négro africains.

Le président de l’AJDMR n'a jamais baissé les bras même s'il avait tendu la main une fois à l'UPR en l'intégrant pour mieux le combattre de l'intérieur. Il a claqué la porte estimant qu’il n’a pas été écouté ni entendu sur la cohabitation des communautés Pour lui le régime de Ould Aziz donnait l’impression d’une photocopie des années de braise de Ould Taya comme en témoigne l'opération de recensement biométrique qu'il a critiquée ouvertement en le qualifiant de discriminatoire pour une bonne partie de la communauté noire aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

Cette fois-ci le terrain est favorable pour un débat au moins sur ces dossiers brûlants qu'il partagera pendant la campagne avec le candidat anti-esclavagiste.



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