Cridem

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24-04-2014

14:18

B’ il a dit... : La Mauritanie Nouvelle: De la vente de l’espace...

Biladi - B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des tas d’autres choses. On coupe. On découpe. On morcelle. Et on vend. La vente. Dit, comme ça, en disant, on songe à une charcuterie. Mais, non. Ça n’en est pas une. Ça n’en était pas, en tout cas.

Et ce n’était pas non plus sa vocation première pour laquelle elle a été construite. Ni même celle du grand ensemble, dont elle occupe une place centrale. Une place capitale. Pour dire tout simplement, la capitale. La capitale politique de la République Islamique de Mauritanie : Nouakchott.

On a cassé depuis quelque temps les blocs rouges, procédé à un morcellement du terrain, qui les abritait, et celui d’entre les blocs. Une parcelle est revenue à la SNIM, pour y construire un immeuble. Les autres, on ne sait pas qui en sont les détenteurs finaux.

Puisque, dans une enchère, il pourrait y avoir un désistement désintéressé, intéressé, quelquefois. On pousserait même par moment au désistement. C’était pour donner à la ville le visage d’une vraie ville moderne. Cela se comprend. Et c’est génial.

Pour revendre la place des blocs, on les a démolis. Le quartier voisin, l’ilôt A et la cité police de l’autre côté de la route en asphalte sont menacés de démolition et de vente, par la suite, en morceaux vendables. On songe à d’autres et à d’autres. Une ville, visiblement, il faut qu’elle rapporte. Et devienne rentable. Sinon, elle ne vaut pas la peine d’être administrée. Le pays, donc, nécessairement, doit rapporter bien plus gros qu’une ville. Sinon, il n’y a pas vraiment d’intérêt à le diriger.

Autant pratiquer un négoce bien porteur, dans ce cas. On a vendu un peu quelques affaires. Des occasions, comme on dit. Le libyen d’exilé, Essenoussi était l’une de ces occasions rares. En plus, lui, il était vraiment une occasion d’occasion. Comme une voiture qui s’importe de la Belgique et que toute l’Europe a conduite, un jour, ou un autre. Livrée en Mauritanie, elle négocie une seconde vie de mobilité.

Essenoussi a beaucoup roulé, en Libye et ailleurs, pour Kadhafi. L’homme qui le faisait rouler est mort. D’autres ont besoin de lui, en tant qu’occasion, pour dire opportunité, devant disposer d’une mine d’informations sur des tas de questions aussi bien financières que stratégiques. Ici, à Nouakchott, il est sans intérêt. Sans intérêt, pour dire, tant qu’il reste à Nouakchott.

Lors de son arrivée accompagnant son ancien maître, qui s’est payé, pour l’occasion, une prière vespérale intra muros, dirigeant, tout se comptait et tous ceux qui savaient compter dans le pays, d’hommes politiques, d’affaires et autres affairés, il était le bienvenu. Il était d’un intérêt évident pour Nouakchott. Après, il est devenu plus intéressant pour Nouakchott un Essenoussi livré à Tripoli qu’exilé. On prend la calculette, on fait une opération arithmétique et on vend.

On coupe. On découpe. Quand on ne peut pas démolir, ni livrer, on passe par une solution médiane. On se fait un peu dans la demi-mesure. Découpage. L’école de la police, à Tevragh-Zeina était trop exposée. Trop exposée, pour dire, trop commerciale pour qu’elle n’abrite que la formation d’un corps qu’on n’aime pas vraiment. On ne peut pas la raser totalement. Il faut tout de même que quelques enseignements s’y opèrent. Même si à leur sortie, les policiers, on ne sait plus où les caser.

L’école de la police, c’était une coupure longitudinale. La façade qui donne à la télévision nationale, ou la Mauritanienne, de son nouveau nom, a été mise en enchère. Un terrain finalement qui rapporte. En petits morceaux donnant sur le grand boulevard. Un commerce florissant. Puisque, pignon sur rue, présentant une opportunité commerciale accessible.

On coupe une parcelle substantielle du terrain de l’école, qu’on propose à la vente aux enchères. Une école de police doit rapporter ? Non ! Et le stade olympique ? Toute sa partie nord ? C’est du bénef, tout coupé et découpé. Le même sort. Une mise en vente aux enchères. Qui sont les preneurs, les premiers et les derniers, les intermédiaires et ceux qui vont désister ?

Après l’entretien de Nouadhibou, personne n’ose plus soupçonner le premier citoyen de la République d’être plus qu’un premier citoyen de la République. Un peu le premier foreur de la République. C’est vrai, il a un peu révélé cela, cette fonction foreuse. Et comme il s’agit du premier tout de la République, on ne saurait l’humilier du titre d’un simple foreur, comme tout le commun de mortels – et mortel en plus- des foreurs.

B’…

A la vente du temps…

B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des tas d’autres choses. L’agence des titres sécurisés de l’autre, pour ne pas dire son nom, pour ne pas provoquer un courroux présidentiel, est une autre institution qui fait recette. Comme par exemple certaines ambassades, qui aujourd’hui, deviennent autonomes, à comprendre Mohamed Ould Abdel Aziz, et l’entendre dire à peu-près cela, lors de sa récente sortie de Nouadhibou.

Certaines ambassades, dont celle de Paris, n’ont plus besoin d’apport du budget de l’Etat. C’est dire fonds propres. Mais, le premier foreur de la République n’aime pas vraiment qu’on parle de cette agence. Ni de son directeur. C’est une agence, qui fait son travail comme il se doit. Les citoyens récupèrent leurs titres sécurisés avec promptitude.

Et, c’est vrai. On n’a jamais vu un boutiquier qui refuse un client. Le passeport, ça coût trente mille ouguiyas, dans sa version 32 pages. Il coûte cent mille ouguiyas, dans sa version 100 pages. Autant de pages autant de mille.

Mais, le vrai commerce ce ne sont pas les passeports. Ce sont les extraits d’acte de naissance. Parce que là, on joue sur et avec le temps. Un acte de naissance coûte le petit montant de 200 ouguiyas. Ce n’est rien, vu comme ça. Mais, c’est beaucoup, quand on sait que ces 200 um sont la valeur trimestrielle d’un acte de naissance.

Après trois mois, il n’est plus valide. On vend, en somme, la valeur de l’acte pour trois mois seulement. Pour une période. Un temps. Dans les coupures et démolition des bâtisses et domaines publics, on vend l’espace public. A l’agence des titres sécurisés, on vend le temps.

B’…


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