Cridem

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29-04-2014

06:17

Mokhis et Hamady exposent leurs sculptures à la Galerie Sinaa [PhotoReportage]

CultuRim - Remontée dans le temps. Odeurs de campagne. Souvenirs exotiques. Jusqu’au 14 mai prochain, la Galerie Sinaa propose une excursion singulière à travers une dizaine de sculptures de Mokhis et de Hamady.

Cette exposition intitulée "Silhouettes mystiques" dévoile de solennelles créatures, questionne la Mauritanie d’aujourd’hui, illustre nos problèmes et nos préoccupations.

L’exposition s’ouvre sur une sculpture aux formes déliées et secrètes. Il s’agit de "Jeune fille" sculptée en deux versions. "On ne sait pas si c’est une mauresque, une halpoular, une Wolof ou une Soninké", note Mokhis qui explique que l’essentiel n’est pas de regarder mais de sentir fondre les identités et les différences dans le moule de l’unicité.

Puis, les deux artistes invitent le visiteur dans l’intimité du poète, ce "personnage pensif qui braque toujours ses regards sur l’horizon", tout comme dans celle du berger. Là, Mokhis et Hamady marquent une halte sur les terres arides de la brousse pour contempler ce berger "qui suit toujours son troupeau", ou encore cette femme Peule à la calebasse.

Au-delà, c’est la femme qui est célébrée dans cette exposition où elle occupe une très bonne place à travers les sculptures "Jeune fille", "Femme à la calebasse", "Mère et enfant". "Les femmes, ce sont nos mères, nos sœurs, nos tantes, nos amies, nos protectrices. Elles sont notre tout. Elles sont le complément de l’homme", souligne Mokhis.

Jusque-là, peu d’artistes mauritaniens ont osé s’aventurer dans la sculpture. La raison ? "Des gens sont contre cette forme d’art car ils pensent qu’il s’agit d’une imitation des divinités, répond Mokhis. Or, une sculpture, ce n’est qu’une sculpture. Une sculpture ne peut pas me rendre riches ni puissants. C’est quelque chose que j’ai moi-même fabriqué. Donc, elle ne peut pas être une divinité. La sculpture n’est juste qu’une forme d’expression à vocation pédagogique."

Avec cette exposition, les deux artistes ont réussi à relever le défi : travailler en toute connivence et en toute simplicité, tout en se libérant des stéréotypes sur la sculpture.

Par Babacar Baye Ndiaye


Avec Cridem, comme si vous y étiez...







































 


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