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22-07-2014

23:16

Culture : Le langage, la langue et la parole des outils linguistiques spécifiques a l’homme

Le dictionnaire Lalande définit le langage comme « l’expression verbale de la pensée » ou encore « tout système de signes pouvant servir de moyen de communication ».

Cette définition pose déjà l’idée que le langage est spécifique à l’homme mais elle admet implicitement l’existence d’autres types de langage entre autres, les gestes, l’écriture, le regard, l’art, la musique, la gestuelle, le langage des fleurs, de la nature, des couleurs et même la représentation des objets et éléments de la nature au moyen du geste, à l’exemple de la mimique chez les sourds muets, ce sont des formes du langage.

Certains chercheurs reconnaissent le langage animal qui serait différent du langage humain par ses caractères.

En effet, celui de l’animal est naturel, inné, instinctif il est l’expression des besoins de ce dernier. C’est un langage répétitif commun à une espèce particulière. A la différence du langage animal, le langage humain repose lui sur des signes qui sont des instruments, ce qu’on appelle outils linguistiques et ils sont conventionnels. Ils ne sont pas innés mais acquis.

Dire que les signes sont arbitraires, c’est dire qu’ils ont été librement choisis et n’entretiennent aucun rapport de ressemblance naturelle avec ce qu’ils désignent. En d’autres termes, les signifiants (mots) ne ressemblent pas aux signifiés (objets). Les signes sont aussi relatifs, c‘est-à-dire qu’ils varient d’une société à une autre.

Comme annoncé plus haut, Il y a différentes formes et fonction du langage à travers la langue et la parole.


C’est pourquoi il existe des mots d’une langue, intraduisibles dans d’autres langues. La langue est un fait social, car elle est collective ; elle est également culturelle. En effet, il n’y a pas de langue sans culture, tout comme il n’y a pas de culture sans langue : c’est la langue qui spécifie la culture en la distinguant des autres cultures.

C’est ce que Sapir traduit en ces termes : « la langue est le dépôt de la culture ». Pour ce qui est des rapports entre la langue et la parole, il faut retenir que la parole est une émission de sons articulés, distinctifs, significatifs. C’est un acte concret et personnel. La parole est un acte personnel parce que chaque personne s’exprime avec une intonation et un débit particuliers.

La parole n’est autre que l’actualisation de la langue, c’est le code propre à une communauté et qui permet à ses membres de communiquer. Le linguiste, Ferdinand de Saussure, a fait la distinction entre la langue et la parole. Selon lui, « la parole est individuelle, elle est l’actualisation personnelle de la langue ». Autrement dit, la langue est le code dont l’individu se sert pour transmettre un message par la parole, « tandis que la langue est collective, la parole est la réalisation effective de la langue par un sujet individuel » fait observer le linguiste.

Existe-t-il-un langage animal ? Certains chercheurs estiment que oui. C’est le cas de Karl Von Frish, un zoologiste autrichien qui a mené une étude exhaustive du système de communication chez les abeilles.

Certes ses travaux ont montré qu’il y a un échange d’information chez les abeilles mais cela ne dénote pas forcément de l’existence d’un langage. Un certain nombre de raisons autorise à l’affirmer. Le premier critère discriminatoire est celui de la pensée. En effet, Descartes dans son ouvrage le discours de la méthode, affirme que « la parole est l’expression de la pensée et elle n’appartient qu’à l’homme puisque les animaux n’ont aucune pensée ».

Bien avant lui Aristote dans sa Politique opposait le logos à la phoné : le logos c’est le discours humain ou la faculté d’expression des sentiments et des idées, la phoné c’est le cri animal, la simple expression de besoin naturel. C’est par instinct que l’animal trouve l’équipement physique et physiologique dont il a besoin pour communiquer avec ses semblables.

Cependant il peut arriver que l’animal dépasse sa nature, c’est le cas du dressage ou de la domestication qui n’est que le simple résultat d’un conditionnement ; d’une éducation provoquée par l’homme, de ce point de vue l’animal ne fait que répondre par accoutumance à des signaux, à des existants conditionnés car le rapport du signal conditionnel au comportement attendu est simplement vécu et non pensé par l’animal.

(cf. Réflexe conditionnel de Pavlov). Mais là où le langage humain se démarque réellement de la communication chez les animaux, c’est là où il cesse d’être l’expression des besoins et des émotions, pour devenir représentation d’un fait objectif, éloigné des tendances.

En définitive, la communication animale prisonnière des automatismes, c’est un langage instinctif et expressif qui ne fonctionne que de par des signaux, alors que la faculté d’abstraire et de symboliser les objets et les expressions par des signes inventés lui fait défaut. Et c’est précisément cette faculté qui fait du langage une expérience spécifiquement humaine.

ADN



 


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