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26-08-2014

22:28

"Faire preuve de conviction et d'humilité"

Ouest-France - Laurent Retailleau, paludier à Guérande, est allé deux semaines à Nouadhibou en Mauritanie pour former quatre femmes.

"J'ai une certaine expérience de l'Afrique et des projets de développement. J'ai notamment passé trois ans en Guinée-Conakry avec deux associations différentes : Charente-Maritime coopération et Asodia (Association sud ouest pour le développement international agricole).

Je me suis installé depuis 2002, en tant que paludier, et ça me manquait un peu. Univers sel a fait un appel à candidature et j'ai été sélectionné. Je suis parti un peu comme ça sans trop d'informations sur le sujet pour découvrir un nouveau pays.

La Mauritanie, c'est deux grands océans : il y a la mer d'un côté et le désert de l'autre. Au milieu, les hommes : leur vie partagée entre les deux. Le pays a une très forte culture et représente un peu le trait d'union entre le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest.

Je préfère arriver sans trop m'informer et voir comment les choses se passent, avec toujours cette envie de partager des expériences. Nouadhibou est quand même une grande ville de 100 000 habitants. Autour, très rapidement, il n'y a plus rien.

Le contact avec les mauritaniens a été plutôt facile, même s'il faut faire attention dans tous nos faits et gestes. La culture islamique est très forte là-bas. Il y a des codes biens particuliers. Il ne faut pas commettre d'impairs. Tu ne peux pas serrer la main des femmes, ça ne se fait pas.

Dans les voitures, il faut toujours quelque chose, un sac par exemple, qui te sépare d'une femme si elle est assise à côté de toi. Cela ne m'a pas empêché de nouer des relations très amicales avec les paludières mauritaniennes.

Quand on participe à un projet comme celui-là, on y est très attaché. On veut le voir avancer. On souhaite approfondir les relations nouées sur le terrain et continuer à découvrir le pays. Par contre, en se lançant dans ce genre d'aventure, il ne faut pas se dire que l'on va changer le monde.

Il faut faire preuve de conviction et d'humilité. Je ne sais pas ce que je peux encore apporter aux paludières, mais je sais ce que, moi, je peux encore en retirer si j'y retourne en septembre et novembre prochain."




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