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01-09-2014

12:51

Interview avec Patrick Mestrallet, administrateur directeur général d’Oragroup

Mauriweb - Patrick Mestrallet, administrateur directeur général d’Oragroup, est de ceux qui pensent qu’en Afrique comme ailleurs, «le métier de banquier consiste à financer des entreprises performantes».

C’est une vérité valable hier comme aujourd’hui, déclare-t-il en insistant sur la culture de la clientèle et le goût du risque, deux traits qui font le banquier. Nous l’avons interviewé sur la philosophie d’Oragroup. Interview parue dans Financial Afrik numéro 9.

Comment se présente aujourd’hui Oragroup ?


Oragroup est un groupe bancaire qui a repris le réseau de l’ancien Financial Bank en 2009 et opéré des acquisitions importantes avec, notamment, un bloc de contrôle dans l’ex Bacim Bank en Mauritanie, la reprise de la Banque Togolaise de Développement (BTD) en 2012 à travers un processus de privatisation et, en septembre 2013, la reprise du réseau de la Banque Régionale de solidarité (BRS) sur la base d’un appel à concurrence.

Nos douze filiales pays évoluent sous la même marque (Orabank) avec les mêmes ambitions d’être au plus près de nos clients. Nous sommes présent dans 4 zones monétaires différentes (UEMOA, CEMAC, Mauritanie et Guinée). Notre ambition c’est d’accompagner la clientèle des particuliers avec un accent pour les professionnels et les solutions dédiées aux PME.

Quid du tour de table?

Nous sommes un groupe bancaire fort d’un capital de 69 milliards FCFA détenus à 65% par le fonds ECP. Le reste se repartit entre différents DFI dont le français Proparco (10%), le belge Bio et l’allemand DEG. Nous comptons aussi parmi nos actionnaires la Banque ouest africaine de Développement (BOAD) et, depuis fin 2013, le Fonds souverain gabonais d’investissements stratégiques.

Des entreprises privées nous font aussi confiance à l’instar des filiales AXA en Afrique qui détiennent 10 à 15% de notre capital dans une perspective de placement.

Comment la reprise des BRS a-t-elle été structurée?

Nous avons repris 51% du réseau de la BRS suite à un appel d’offres international lancé par la BOAD laquelle avait mandat de la Banque centrale des États de l‘ Afrique de l’Ouest (BCEAO) et du conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Depuis septembre 2013, après l’accord final de la Commission Bancaire, Oragroup détient effectivement 51% du capital du groupe BRS présent dans les 8 pays de l’UEMOA. Notre offre qui stipule la restructuration du réseau et sa transformation en un outil performant de financement de l’économie a été acceptée à la fois par les anciens actionnaires et par les organes de tutelle.

Nous avons posé un certain nombre de conditions dont la reprise effective en main, l’agrément unique avec une structuration en holding et succursales,l’identité visuelle commune etc.

Combien avez-vous investi finalement dans cette reprise ?

Juste après la reprise de 51% du capital des BRS, nous avons injecté 15 milliards de FCFA à la fin 2013. Nous allons encore injecter le même montant au courant de cette année. En définitive, cette opération nous aura coûté 30 à 35 milliards de FCFA.

Compte tenu des exigences minimales de capital en termes de réglementation dans vos zones d’implémentation respectives, quelles sont les prévisions d’injection de fonds dans vos différentes filiales ?

Je dirai qu’en dehors des BRS qui feront comme je l’ai dit l’objet d’une injection de fonds de l’ordre de 15 à 20 milliards, toutes nos autres filiales remplissent les conditions requises en fonds propres et en capital.

C’est le cas du Togo (plus de 10 milliards FCFA de capital), du Bénin (17 milliards ) mais aussi de la Mauritanie. Certes, la Guinée présente un capital de 7,5 milliards de FCFA. Bien que cette filiale soit située en dehors de la zone CFA, nous avons prévu de porter son capital à 10 milliards de FCFA dans les deux années.

Quels sont les points saillants de votre bilan 2013?

Nous avons dégagé globalement un résultat net de 17 milliards de FCFA avec des variations d’un pays à l’autre. Toutes nos filiales sont rentables.

Propos recueillis à Abidjan par Adama Wade (financialafrik)



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