Cridem

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18-09-2014

17:45

Banques: Un peu de désordre…

RMI Biladi - Au moment où on évoque le démarrage imminent des activités de la Bourse des Valeurs Mobilières de Nouakchott (BVMN), le système bancaire mauritanien fait parler de lui. En mal. Mauris-Bank connait des difficultés financières et les actionnaires de Tamkeen Bank n’ont pas libéré le capital de leur banque à temps et ont perdu, de facto, leur agrément.

La Banque Centrale de Mauritanie (BCM) a annoncé par communiqué que le Conseil de Politique Monétaire de la Banque Centrale de Mauritanie, réuni jeudi 11 septembre 2014, a constaté que les actionnaires de « Tamkeen Bank », bénéficiaire d’un agrément en date du 22 décembre 2013, n’ont pas libéré le capital dans les délais prévus par la législation en vigueur.

Par conséquent, le conseil a décidé le retrait de l’agrément de « Tamkeen Bank » avec les conséquences juridiques qui en découlent. Les bénéficiaires du dit agrément, des libanais et des koweitiens qui seraient partenaires de l’ancien ministre des Finances Abdellahi Ould Souleymane, auraient tout simplement désisté.

Selon un banquier de la place, leur décision de retrait serait justifiée par le manque de confiance dans le pays…

Selon l’ordonnance 2007-20 portant réglementation des établissements de crédit, en son article 18 que : « Le retrait de l’agrément est prononcé par la Banque Centrale, soit à la demande de l’établissement de crédit, soit d’office lorsque l’établissement de crédit concerné:

a) ne remplit plus les conditions au vu desquelles l’agrément lui a été accordé; b) n’a pas commencé son activité dans un délai de douze (12) mois à compter de la date de notification dudit agrément après mise en demeure non suivie d’effet…

Sur un autre plan, Mauris Bank, l’un des nouveaux établissements bancaires autorisés ces derniers temps, connait déjà des difficultés financières. Cette banque qui appartient à l’homme d’affaires Ahmed Ould Mogueya, ne participe pas à la compense depuis presque deux mois afin d’échapper à l’exécution de ses engagements. On parle à ce propos de chèques d’un montant de douze milliards dont la moitié appartiendrait à des particuliers et le reste à l’Etat.

On ignore les raisons de cet état des faits. Toujours est-il que la Banque centrale qui veille au fonctionnement du système bancaire se préparerait à intervenir pour résorber cette situation.

Ce qui en d’autres termes veut dire qu’elle va prendre en charge les engagements et accorder à la banque en difficulté les moyens de son fonctionnement. Contre quoi ? On ne sait pas.

Tout dépendra de la qualité des relations du propriétaire avec le pouvoir. Si elles sont bonnes, ce qui semble être le cas, l’affaire trouvera rapidement une solution. Dans le cas inverse, il y aura une sanction qui pourrait aller loin, très loin…

Signalons que notre pays a connu ces derniers temps une floraison de banques dont le nombre dépasse désormais vingt établissements. Une situation qui n’est pas justifiée par un développement économique, mais plutôt par la volonté publique de ‘’créer’’ de nouveaux hommes d’affaires et de tuer les anciens. Une option qui n’a rien à avoir avec ce qui devrait être la position d’un Etat soucieux de son développement économique.

Quoi qu’il en soit le bilan financier glorieux avancé par le pouvoir à tous vents est loin de se refléter sur le quotidien du citoyen qui continue de crouler sous le poids de la hausse des prix et du chômage qui atteint des proportions inégalées.



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