Cridem

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20-09-2014

14:51

Le sermon d’El Hadji Oumar, toujours d’actualité

La prière du vendredi 19 septembre 2014 avait un cachet particulier, Thierno Daouda Bâ, l’imam de la grande mosquée des ilots A est revenu lors de sa khoudba (homélie) sur un sermon vieux trois siècles ; celui de El Hadji Oumar al Foutiyou (1796/1864).

Un sermon toujours d’actualité. Thierno Daouda Bâ dont l’itinéraire et les enseignements font foi à réactualiser le sermon du premier noir à avoir pris un sabre pour un djihad contre le colon, sous une forme épistolaire il a réussi à présenter le père de la confrérie tidiane en Afrique de l’Ouest dans sa double dimension spirituelle et sociale, à travers une présentation savante, mais accessible aux nombreux fidèles du vendredi.

Après avoir loué le créateur et prié sur le prophète (PSL) il apostropha les fidèles, « sachez que ce monde est celui qui n’a de chez, et il faut être sot pour s’y agripper il n’est qu’une illusion donc très éphémère », poursuivant avec une rare habilité ce sermon tricentenaire, Thierno Daouda Ba dira qu’il y a trop de problèmes dans notre monde qui nous font oublier « que tout va cesser un jour ».

Il fît le parallèle entre celui qui se croit le centre du monde sous le hasard de la vie avant les portes du malheur ne s’ouvrent sur lui, personne n’est à l’abris de cet acharnement divin, avant de poursuivre que « les biens de ce bas monde qui nous font courir ne sont une richesse car périssables, ne savent-ils pas que le souverain du bas monde et de l’au-delà et de tout ce qui est en eux, annonce à ceux qui croient et qui ont accompli des œuvres pieuses qu’ils auront des jardins sous lesquels couleront les ruisseaux ».

Mettant aussi bien évidence les qualités humaines que celles de l’éducateur et du pédagogue accompli, Thierno Douada Bâ a su situer El Hadji Oumar dans une temporalité qu’il n’a jamais réellement dissociée de sa mission spirituelle.

Si au temps de ce dernier, le sermon préoccupait les hommes et la société, Thierno a su l’impliquer dans les enjeux de notre existence actuelle afin de raffermir les liens dans la fraternité dans la foi et de l’éducation, non pas dans le sens de l’identitarisme aveugle porteur d’exclusion, de discorde et discrimination mais en les entrainant par le verbe et l’acte à la fusion de cœur qui favorisent le fait de sentir les mêmes pulsions.

Aussi, en se projetant trois siècles en arrière par ce sermon qui n’en porte pas moins une érudition certaine, qui remonte jusqu’à Cheikhou Oumar Al Foutiyou Tall pour mieux situer l’objet de sa khoudba dans la famille religieuse tidiane, il est parvenu à établir une connexion intelligente et heureuse entre les fondateurs de cette confrérie et ses continuateurs.

En effet, lui et son daara donne chaque vendredi dans la mosquée leur part dans la construction et la consolidation dans la grande confrérie tidiane à Nouakchott.

Le sermon d’El Hadji Oumar réactualisé a été la marque saisissante d’une volonté de Thierno Daouda Bâ de nous offrir en exemple et en référence absolue des propos que le temps n’a pas usés.

ADN

 


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