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26-09-2014

11:33

Crise du poisson : Encore un stock en souffrance

RMI Biladi- Contrairement à ce qu’attendait tout le monde, la crise relative à la vente du stock national de poisson, qui atteignait plus de dix mille tonnes, n’a pas été complètement résorbée. Un peu moins de 50% du produit demeure sans acquéreur. Les entreprises japonaises n’ont pas finalement suivi leur consœur Mitsubishi dans la proposition faite à la SMCP.

Résultat : presque tout le congelé bord et un peu plus de 20% du congelé terre n’ont pas été écoulés. Il s’agit bien d’une fausse annonce. Le stock national de poisson n’a pas été entièrement vendu. Raison : les acheteurs japonais, Marubeni, Nishirei, Maruha et Utusha…, n’ont pas suivi Mitsubishi qui avait proposé une offre, inférieure au prix fixé par la SMCP jusqu’au mois de novembre, mais qui a été acceptée par la Mauritanie.

Généralement, les japonais s’alignaient automatiquement sur la proposition faite par l’un d’eux. Et ce qu’a cru tout le monde au départ. Mais la joie fut de courte durée : le poisson n’a pas été vendu dans sa totalité. Juste un peu plus de 5O% du stock congelé terre et beaucoup moins de cela du stock congelé bord : juste environ 20%. Qu’est ce qui s’est passé donc pour arriver à cette situation ?

Très simple. La SMCP a oublié que la confiance s’est bien effondrée entre elle et ses clients traditionnels japonais. Et que plus rien n’est resté du passé commercial assez long entre les deux partenaires. Traditionnellement rancuniers, les sud est asiatiques semblaient bien attendre la société nationale de poisson au virage…

Il ne suffisait donc plus de s’entendre avec un seul acheteur japonais pour que les autres le suivent. Il faut désormais traiter avec chacun à part. Une nouvelle donne qui a échappé aux négociateurs de la SMCP qui ont conclu avec Mitsubishi, un gros client qui a pris une bonne partie du stock terre, mais qui s’est limité à n’acheter que la production bord des bateaux de ses clients. Une bien maigre quantité par rapport au stock total.

Les autres acheteurs japonais, conscients de la crise que rencontre la SMCP, ont cherché à enfoncer le clou pour l’obliger à céder à leurs exigences. Pour ne pas dire se rendre tout simplement.

Dans ce cadre, ils ont signalé d’abord qu’ils ne sont prêts, contrairement à la coutume, de prendre toutes les tailles. Avant d’exiger plus tard une baisse considérable des prix.

Même le petit acheteur, Fuji Trader, par qui, peut-on dire, le scandale est arrivé, est revenu sur sa proposition initiale sur la base de laquelle la SMCP avait établi le niveau des prix de poisson pour la période allant jusqu’à fin novembre. Ce dernier a exigé, lui aussi, d’être aligné sur la proposition de Mitsubishi. Une faveur qui lui a été, en fin de compte, accordée.

Après tout, une bonne quantité du stock national de poisson demeure donc sans acquéreur. Une situation délicate, d’autant plus que la SMCP n’a plus une grande marge de manœuvre. Surtout que l’intervention de la caisse de dépôt et de développement annoncée en faveur des producteurs n’a encore rien donné. Juste un effet d’annonce qui n’a pas vraiment convaincu les producteurs.

Et qui n’a pas non plus contribué à infléchir la position des acheteurs qui venaient d’acquérir la production du Maroc à un prix bien supérieur à celui proposé pour le produit mauritanien. Ce qui laisse apparaitre clairement la volonté du client japonais de sanctionner la SMCP pour avoir commencé les hostilités contre lui.

Qu’est ce que peut entreprendre celle-ci face à ce blocage. Pas grand-chose. Très vulnérable, la SMCP a commis l’erreur fatale d’ouvrir les hostilités avec les japonais qui paraissent vraiment en position de force et qui pourraient bien finir par imposer leur diktat à la partie mauritanienne. A ce moment, on serait peut être en mesure de faire les comptes et de comprendre que la SMCP a fixé ses prix sur une base erronée.

Ould Bladi



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