Cridem

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27-09-2014

17:00

Pharmacie : Bouts de conversations (réels) au détour d'une ordonnance

MozaïkRIM - Les échanges dans les pharmacies peuvent être des musts de comique de situation. En voici quelques-uns piqués sur le vif au détour de quelques passages dans des pharmacies de Nouakchott.

Ça laxate?

- «Bonjour, je cherche un laxatif pour … ma femme» dit hésitant, en sueur, visiblement incommodé, un monsieur, la cinquantaine, à la pharmacie Kennedy à Tevragh Zeïna.

- «Je vous propose le laxatif osmotique Apilaxe» suggère toute sourire, et visiblement au fait de la situation désagréable de son pseudo client-en-aide-à-sa-femme, la sympathique pharmacienne.

- «Mais ça laxate bien?» Demande l'homme, visiblement cadre tout droit sorti de son bureau.

- «Heu oui... ça libère... ça laxate comme vous dites» bégaie presque la vendeuse, gênée par les sourires en coin des différents clients présents.

- «Bien, donnez-moi vite s'il vous plaît deux paquets pour ma femme» demande pressé le cadre.

- «Voilà. 4600 ouguiyas» présente la pharmacienne

- «Gardez la monnaie!» s'écrie celui-qui-doit-se-laxater, en balançant presque le billet fripé de 5000 UM, et en marchant vite vers la sortie.

La brosse à dents

- «Assalamalekoum!» entonne presque un client à l'entrée d'une des pharmacies en face de l'hôpital national de Nouakchott.

- «Malekoum Salam», répondent clients et vendeurs (là en l’occurrence on pourrait difficilement parler de pharmaciens- ndlr).

Puis il se dirige dans la direction d'un des vendeurs libres, avec qui il a une conversation discrète. Ce dernier se tourne vers les étagères, et lui rapporte un produit basique de soins de bouche, Hextril. Avec ces recommandations:

- «Vous l'utilisez après chaque brossage de dents», exhorte le jeune vendeur.

- «Quand est-ce que je dois me brosser les dents, et combien de fois?» demande, innocemment l'homme, la trentaine au grand maximum, les cheveux un peu hirsutes.

- «Eywa...» commence le vendeur, visiblement impressionné par cette question... «Trois fois par jour, ou deux fois minimum» précise-t-il finalement.

- «Ahaaan!» ânonne presque l'homme en regardant tour à tour la petite bouteille d'hextril, et la brosse avec la pâte à dentifrice entre ses mains.

Une question fondamentale

Une enrhumée carabinée sur pieds. Apparemment sans une consultation médicale, elle se présente d'elle-même à la pharmacie «Paris» près du palais des Congrès, pour un avis et une médication de la pharmacie.

- … Quelque chose pour ma fièvre persistante... murmure douloureusement la dame.

Après une brève auscultation, le «docteur» de la pharmacie (que les vendeurs nomment ainsi), tire une boîte de suppositoires du tiroir.

- Trois fois par jour dit laconique le «docteur».

- «D'accord» acquiesce la dame. Avant de continuer : «Mais ce n'est pas mieux que je le prenne avec de l'eau chaude?»

Un moment de gêne évident dans la pharmacie qui s'en suit, où le «docteur» doit expliquer nécessairement pour la santé de la courageuse dame, que l'administration des suppositoires n'est pas orale, mais plutôt... fondamentale.



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