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18-10-2014

06:45

Contrebande de faux médicaments : Le trafic qui menace la santé publique

L'Authentique - La recrudescence du trafic de faux médicament en Mauritanie a pris une telle ampleur que l’effort déployé par le pays en matière de santé publique s’en trouve fortement compromis. Les services de sécurité algériens, qui viennent de saisir 2, 5 tonnes de faux médicament vers la Mauritanie, jouent ainsi un rôle important, là où le laxisme ambiant règne en incubateur.

La Mauritanie est devenue depuis quelques années un véritable paradis pour les trafiquants de faux médicaments, selon le site Africatime, qui rapporte l’information relative à l’interception il y a quelques jours par les services de sécurité algériens d’une cargaison de 2,5 tonnes de faux médicaments en direction du pays.

La précarité de la couverture sanitaire, conjuguée à la cherté des médicaments et des prestations médicales seraient à l’origine d’une telle recrudescence des faux médicaments.

Ajoutés à cela, l’absence de tout contrôle aux frontières, la complaisance des services compétents de l’Etat à appliquer la loi en la matière, la corruption et le clientélisme des pouvoirs étatiques impliqués. Autres raisons évoquées, le chômage endémique et l’abandon scolaire qui ont poussé des centaines de jeunes à prospecter le juteux marché des faux médicaments, importés principalement d’Inde.

C’est la santé publique qui est la victime désignée d’un tel trafic avec l’augmentation des cas de cancer qui fait de la Mauritanie le pays qui dépense le plus dans le domaine oncologique. Les malades mauritaniens du cancer se comptent ainsi par centaines dans les hôpitaux de Dakar, Rabat et Tunis sans compter les pays occidentaux. A cela, viennent s’ajouter d’une manière fréquente les cas d’intoxication cliniques, les échecs thérapeutiques, le développement de résistance aux antibiotiques et antipaludiques.

La contrebande de faux médicament affecte plus durement les pharmacies qui ne vivent que de leurs marges sur la vente de médicaments, plus onéreux car payés auprès des sociétés pharmaceutiques mères. Mais le laxisme ambiant pourrait bien affecter le secteur, en poussant certains pharmaciens à s’approvisionner directement à partir du marché noir des faux médicaments.

Il s’agit pour le fisc et la douane des pertes énormes de recettes. C’est enfin toute la politique de santé de l’Etat qui est compromise. Là où des combats sont remportés contre certaines maladies, les contrebandiers du faux médicament en créent des dizaines.

C’est finalement, un gros mensonge d’Etat lancé en 2010-2011 sur le contrôle des médicaments, avec création d’un Centre national d’approvisionnement en médicaments (CAMEC) et mise sur pied de laboratoires de contrôle de la qualité, qui est aujourd’hui mise à nu.

Cheikh Aïdara



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