Abou Cissé - Les autorités publiques et le mouvement IRA, voient différemment l’affaire de la jeune femme Zainab Mint Baba qui a défrayé la chronique à Nouadhibou. Les premiers y perçoivent un choix délibéré de la jeune femme à vivre avec une famille que le mouvement antiesclavagiste accuse d’esclavagiste.

L’affaire aurait éclaté lorsqu’une jeune femme de la couche haratine, Zainab Mint Baba, téléphone à son époux, Mohamed Ould Bilal, pêcheur à Nouadhibou. Elle lui avait indiqué avoir débarquée à Nouadhibou alors qu’il l’avait laissée avec ses parents à Nouakchott, lui envoyant régulièrement de l’argent et la visitant tous les fins du mois.

Mohamed Ould Bilal déclare avoir alors débarqué de mer précipitamment, surpris par la nouvelle, se changea puis se dirigea vers l’adresse donnée par sa femme. Une fois dans la maison où son épouse lui avait indiqué être descendue, une dame aurait dit que celle qu’il cherche ne se trouve pas dans la maison.

Il soupçonna alors que son épouse a été récupérée par ses anciens maîtres et décida d’alerter la section locale d’IRA. L’affaire fut portée à la police qui aurait convoquée la dame en question.

Cette dernière sera laconiquement entendue puis l’affaire classée sans que des investigations ne soient menées pour dénicher Zainab, selon Dah Ould Boushab, l’un des cadres du mouvement. Les militants d’IRA qui avaient multiplié les sit-in devant le Commissariat Centrale, puis le Palais de Justice de Nouadhibou ne sont pas parvenus à plier les autorités à élucider ce cas qu’ils qualifient de séquestration à base esclavagiste.

Le juge responsable du dossier décide de l’envoyer à Nouakchott. La dame serait alors revenue à Nouakchott avec Zainab. Pour les autorités judiciaires, l’histoire d’esclavage de la jeune femme est erronée car rien ne lui empêche, si elle le voulait, de quitter la famille que certains accusent de l’asservir. Affaire à suivre.

Abou Cissé