Cridem

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15-11-2014

17:30

Yéro Djigo fait l’évènement, à l’IFM, avec son expo "Les anciens combattants de Mauritanie" [Vidéo & PhotoReportage]

L’idée lui démangeait tellement la tête qu’il ne pouvait pas s’en priver : rendre hommage aux anciens combattants de Mauritanie. Qui, mieux que lui, pouvait d’ailleurs en parler. On connaissait Yéro Djigo, le photographe, l’homme de l’ombre ou encore le cinéaste, auteur de deux films qui ont remporté des prix à Nouakshort Films (Ex-Semaine Nationale du Film).

Mais, avec son exposition "Les anciens combattants de Mauritanie" (du 10 au 27 novembre, à l’Institut Français de Mauritanie, à Nouakchott), soutenue par l’Institut Français de Mauritanie (IFM) et l’Office National des Anciens Combattants (ONAC), on découvre qu’il est lui-même petit-fils d’un ancien combattant.

Des visages de 30 anciens combattants mauritaniens, accompagnés de leurs témoignages et de leurs souvenirs de guerre, sont ainsi exposés. Ils viennent tous des quatre coins de la Mauritanie, ont participé à la deuxième guerre mondiale, aux guerres d’Algérie, d’Indochine et du Sahara.

"S’il fallait travailler 5 ans encore pour valoriser les anciens combattants, je le ferai à nouveau", témoigne Yéro Djigo qui explique que l’expo "Les anciens combattants de Mauritanie" est le résultat de "huit mois de travail, des voyages à Diaguily et Sélibabi, des heures passées à l’Office National des Anciens Combattants (ONAC)" situé au centre-ville de Nouakchott, près du marché Capitale, "des rencontres bouleversantes" comme celle de ce vieil ancien combattant qui rouspète "parce qu’il doit faire plus de 600 km pour venir récupérer sa pension de retraite à Nouakchott".

"Par devoir de reconnaissance et en hommage à mon grand-père, Saidou Diallo, décédé le 28 septembre 2014, explique Yéro Djigo, nous avons fait cette exposition. Tout est parti de lui. J’aurais aimé ce soir, le voir, à mes côtés. J’ai une pensée également à Thierno Amadou Sy Djigo qui travaille à l’ONAC. Son soutien a été d’un grand apport pour moi".

Cette exposition, organisée dans le cadre de la commémoration du Centenaire de la deuxième guerre mondiale, revendique le passé glorieux des anciens combattants mauritaniens, dont certains, malgré le poids de l’âge, se sont déplacés au vernissage.

Pour prolonger cette excursion au cœur de la vie des anciens combattants, Yéro Djigo a prévu un livre-album. "Pour les générations futures de notre pays qui s’intéresseront aux anciens combattants", souligne-t-il.

Un travail photographique, certes, mais un travail d’enquête avant tout sur la vie des anciens combattants mauritaniens pour comprendre leur engagement pendant la deuxième guerre mondiale, la guerre d’Indochine, d’Algérie et de celle du Sahara. Une preuve que l’attachement à l’histoire n’a pas lâché l’imagination de nos jeunes artistes ! Sur ce coup, Yéro Djigo a réussi à marquer à fers rouges les esprits.

Notamment l’ambassadeur de France, Joël Meyer, qui a salué la mémoire de "ceux qui ont sacrifié leur vie et leur jeunesse pour la liberté du Monde", lors de la cérémonie d’inauguration de l’exposition "Les anciens combattants de Mauritanie". "Ce sacrifice, l’Europe ne peut pas l’oublier", a relevé M. Meyer, avant de conclure avec cette citation de François Hollande : "c’est du Sud qu’est venue la liberté de l’Europe".

Par Babacar Baye Ndiaye



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