Cridem

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18-11-2014

11:51

Opération dégarnir !

Dans le quartier Bagdad, au trois quarts inhabité du fait des eaux stagnantes de pluies, c’est la surprise générale, chez les quelques propriétaires d’échoppes, kiosques et autres restaurants. Surpris par l’opération d’élargissement de l’axe routier, dénommé « fourrière-Bagdad », qui mène à la station d’essence « Sonader », admirablement menée par l’armée et des éléments de la Communauté Urbaine de Nouakchott.

Une opération coup de poing qui fait fi des délais de mise en demeure. Huit militaires, s’en sont pris au hangar du restaurant Khadimou Rassoul de madame Halima, le hangar a résisté à « l’assaut » des bidasses, qui faute de ne pouvoir l’arracher, ont courbé ses poutres.

Surprise, la restauratrice est venue aux nouvelles auprès d’eux, « il ne faut pas démolir mon bien, il a coûté de l’argent ! » Mieux, elle leur a fait savoir qu’elle est loin de la route, avant de poursuivre, que « si vous devez nous demander de quitter, prévenez-nous, je loue ici » leur a-t-elle lancé.

Son voisin, vendeur de téléphones portables a eu moins de chance, son kiosque et son contenu ont été emportés, idem pour le ferrailleur, et les hangars des tailleurs, comme celui de Kamangué et son équipe. Idem pour Kiné Cissé, la vendeuse de thiakry, elle aussi verra son hangar partir avec ses bâches.

Tous, ont assisté impuissants au démantèlement de leurs étalages par les militaires et à l’embarquement de leurs biens par les ouvriers municipaux qui les accompagnaient.

Dans un quartier comme Bagdad qui du fait de la proximité de la nappe phréatique trop proche, il ne sera plus habitable dans une décennie, c’est un constat visible.

Si pour une raison de salubrité, les autorités veulent assainir les lieux, qu’elles commencent par délivrer aux populations des tickets de sommation de lui libérer la voie publique.

Cette opération commando/municipalité aux allures d’une purge a causé beaucoup d’ennuis aux victimes, qui ont déploré le déficit de communication entre eux et les autorités. Chez les nombreux clients du restaurant de Halima, la surprise se lit sur les visages face au décor qui s’offre à leurs yeux ; tout a été dégarni à la va vite.

ADN






 


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