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26-11-2014

10:33

E-banking : Le portable à l'heure des paiements

Mozaïkrim - Depuis une demi-douzaine d'années, le paiement et les transferts d'argent par téléphone portable explosent en Afrique australe, dans des régions faiblement bancarisées. En Mauritanie, où le très faible taux de bancarisation peine à décoller, des banques s'essaient à cette expérience réussie à l'est. Avec de belles perspectives de succès.

Dans les pays africains les plus pauvres, on compte davantage de téléphones portables que de comptes bancaires. Rien d’étonnant donc à ce que les opérateurs téléphoniques s’intéressent de près au virement de fonds par téléphone portable.

L’argent peut être acheminé rapidement, même vers les régions les plus reculées. Il suffit que le destinataire ait accès à un portable, ou puisse se rendre dans un centre de paiement. Un marché qui a cru de façon exponentielle en six ans.

En Mauritanie on s'intéresse depuis peu à ce phénomène, et si les transferts d'argent n'entrent pas encore dans les services proposés par les banques à travers un opérateur téléphonique, il est clair que l'e-banking, et l'usage du portable pour des opérations courants bancaires, pourraient être rapidement plus courants.

La BMCI a lancé il y a deux ans une gamme de services en ce sens, sous le nom de «phone-banking», un service de télé-monétique permettant tous types d'achats, et de transferts, à partir d'un téléphone mobile.

«Le paiement et les éventuels transferts d'argent sont adossés à une carte prépayée, pour les non bancarisés, ou à une carte bancaire classique» expliquait Léa Polony, alors responsable de la communication à la banque mauritanienne de commerce international. «Ainsi, les tenants de ce service peuvent régler leurs factures d'électricité, d'eau, transférer de l'argent à partir de leur téléphone ou de l'internet» précisait-elle.

Des perspectives prometteuse

En la matière, la BAMIS apparaît aux yeux des observateurs du secteur, comme une pionnière en matière d'e-banking, et si elle n'est pas encore dans le champ du paiement par mobile, cela ne saurait tarder.

«En tant que première banque mauritanienne à accepter et émettre des cartes Visa (Electron , prépayées et GOLD) et des cartes de crédit revolving locales, la question du Mobile Payment ou plus globalement mobile banking a déjà fait l’objet d’une offre, laquelle est toujours à l’étude à notre niveau.

En tout cas notre système d’information est absolument compatible. Il ne reste alors qu’à maîtriser l’aspect sécurité, ce à quoi s’attachent nos techniciens. Une fois lancé, je pense que ce produit connaitra le même succès en Mauritanie que dans les pays de l'est»
soutient Yahya Kane, directeur des opérations bancaires à la BAMIS.

Les transactions par téléphonie mobile peuvent permettre aux banques d’accéder aux marchés ruraux sans avoir à ouvrir de nouvelles agences. Avec un taux de bancarisation de la population active qui stagne aux alentours de 20%, les banques mauritaniennes ont les moyens d’attirer ceux qui n’ont pas de comptes bancaires.

Les banques qui proposeront de plus en plus à l'avenir des services de transfert d’argent par téléphone portable, ou des opérations bancaires par ce biais, recommanderont certainement aussi de plus en plus, étape logique du processus, aux bénéficiaires auxquels il reste un peu d’argent de le placer dans des «portefeuilles mobiles»: des comptes bancaires électroniques liés à un téléphone portable.

«En permettant aux personnes sans compte bancaire de garder leur argent dans des portefeuilles mobiles liés à leurs numéros de portable, nous espérons que cet argent finira dans un vrai compte bancaire» espère un cadre d'une banque islamique locale, qui planche sur le projet.

Surtout dans les milieux ruraux où se concentrent les plus forts taux de non-bancarisation, et où parallèlement, le taux de pénétration des téléphones portables est très fort.

Mamoudou Lamine Kane



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