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08-12-2014

22:00

Vient de paraitre : La couleur du vent

Sidi Moustapha Ould Bellali - « La couleur du vent », c’est le titre du livre de Mme Aichetou Mint Ahmedou, publié à la maison d’édition 15/21. La cérémonie de dédicace s’est déroulée le mardi 02 décembre 2014 à la bibliothèque nationale à Nouakchott.

Dans ce roman, l’écrivain, auteur déjà, de plusieurs publications dont des contes, des poèmes, des articles de presse, nous décrit la société mauritanienne, à travers le prisme d’histoires réelles ou imaginaires vécues par une jeune fille « ordinaire » dans sa vie quotidienne, dans sa famille, dans ses rapports avec ses amies, sa vie amoureuse, son tempérament, sa psychologie….

C'est l'histoire d'une vie et ses péripéties dans une société tiraillée entre son passé et les exigences de son devenir. Un roman qui ne laissera pas indifférents ceux qui ont connu le Nouakchott d'autrefois. Chacun y découvrira la richesse d'une Nation et les subtilités socioculturelles de sa société. Tout cela à travers une narration si vivante que les personnages en deviennent si vrais. Un roman repère dans une société qui en cherche.

Ce roman est surtout, une présentation simplifiée mais complète de la société mauritanienne, son histoire, ancienne et contemporaine, ses croyances, sa religion comme ses superstitions, ses traditions, ses tentations, ses hésitations, ses ambivalences, ses valeurs, son sens de l'honneur (inscrit au fronton de la République indépendante ,son rapport à la modernité occidentale envahissante ... ).

On y apprend à aimer ce peuple singulier, cette terre si belle et si rude, ce climat si sévère et si versatile, cette société si ancienne et si in, ces hommes si attentionnés et si infidèles, ces femmes si romantiques (Ettebra, poésie uniquement composée par des femmes et vantant les charmes de ces messieurs, est ici bien évoqué) et si réalistes, cette ville si neuve et urbaine, si spontanée et rurale, ce conservatisme si apparent (sur les mœurs) et ce libertinage si ancré dans les profondeurs des âmes, ces inégalités sociales, antiques et/ ou nouvelles, si criantes et cette fraternité si présente ...

Cette vie en dents de scie est si emblématique des années 80 (l'histoire se déroule vers 1985-1986). Une savoureuse lenteur dans la narration si typique de la tradition orale d'une certaine région.

Originaire de Boutilimit, une ville du Sud mauritanien, L’auteur est de formation scientifique. Sa trajectoire professionnelle n’a pas été une routine monotone : elle a été enseignante mais aussi bibliothécaire, surveillante, traductrice, sa nouvelle passion… avant de trouver un point de chute au lycée de Tevragh Zeina, un quartier résidentielle de Nouakchott où elle est actuellement directrice des études. Sa passion de l’écriture, dit-elle, ne lui vient pas seulement des enseignements de son riche expérience du vécu mauritanien, mais c’est le fruit d’un amour de l’écriture profondément ancrée dans sa tendre enfance, son passée de collégienne et de lycéenne.

«J’ai taquiné l’écriture dés que j’ai commencé à lire » et le milieu où j’ai grandi est un milieu vertueux et sobre loin de l’attachement forcené au matériel qui caractérise, en général, la société dite moderne.

Sur le choix du titre exotique et très abstrait de son livre « la couleur du vent », elle persiste et signe que le vent peut bien avoir une couleur et une même multitude de couleurs : elle y a, dit-elle, des vents jaunes, blancs, ocres, beiges… voir à la limite glauque. Toutes ses couleurs ne dépendent que de notre perception ou de notre sensation intrinsèque. Elles peuvent donc traduire des rêves, des souvenirs, des réflexions…

"Mon livre est un roman et non un document précis et carré, il est vivant, romancé et même poétique. Il dépeint la société mauresque contemporaine dans sa toute sa splendeur, sa finesse, ses facettes….il contribuera sans doute à mieux la faire connaitre aux étrangers". Par ailleurs, dit-elle, il existe entre le sable, le vent et les mauritaniens, une complicité énigmatique difficilement déchiffrable.

Parlant de la femme mauritanienne moderne, elle trouve qu’elle est exemplaire et a réussi une belle synthèse entre modernité et traditions. Sur son appréciation de son oncle, le père de la Nation, feu Moctar Ould Daddah qui l’a élevée, elle déclare émue « c’est un homme hors du commun avec un sourire éternel… »

Sidi Moustapha Ould BELLALI




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