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17-01-2015

13:10

Bilan des accidents de la circulation en 2014 : La route de l’Espoir, toujours la plus meurtrière…

L'Authentique - La route continue de tuer en Mauritanie. Selon les dernières évaluations, l’année 2014 serait la plus meurtrière de toutes les années avec plus de 350 personnes tuées sur les routes, un triste record du genre qui vient battre celui de 2013 avec ses 101 morts.

La route de l’Espoir reliant Nouakchott à Néma garde toujours la tête du classement des accidents avec à elle seule, 1600 accidents, un total égal à celui du nombre d’accidents relevés sur toutes les routes du pays en 2013 !

Les chiffres donnent des sueurs froides : de 598 accidents en 2013, on est passé à 4.159 accidents en 2014 ! Alors que 101 personnes ont trouvé la mort sur la route en 2013, ils seraient 368 citoyens qui ont perdu la vie pendant l’année qui vient de s’écouler. En 2014, les accidents de la route ont été particulièrement nombreux et meurtriers sur les axes reliant Nouakchott au reste du pays.

Une fois de plus, la route de l’Espoir conserve son triste rang de premier au tableau macabre avec 1640 accidents ! Il faut dire que, longue de 1200 kilomètres, cette route qui relie Nouakchott à Néma à l’extrême sud du pays, connaît le plus dense des trafics automobiles.

Près de 500 véhiculent la prendrait chaque jour en direction des régions sud, du centre, de l’est et du sud-est du pays, mais aussi en direction du Mali voire des pays de l’Afrique subsaharienne.

Construite au début des années 70, elle est ainsi très fréquentée par les automobilistes, et présente à de nombreux endroits des défectuosités : nids de poule et crevasses si ce ne sont des fossés, monticules de sables, animaux errants… Sur le plan technique, la route n’offre pas toutes les garanties d’une bonne sécurité avec des tableaux de signalisation défaillants. Les quelques tracteurs de l’Ener chargés du déblaiement de la voie sont toujours dépassés par l’ampleur des vents de sable qui obstrue la vue des chauffeurs.

Vient en deuxième position dans ce triste classement, l’axe Nouakchott – Nouadhibou qui aurait enregistré 788 accidents de la circulation . En plus de l’état défectueux de la route et la vétusté des véhicules, les accidents seraient en partie dus à des virages qui ne semblent pas avoir été bien négociés par les constructeurs de cette infrastructure interurbaine.

Il s’agit du PK 286 et 288. Autres causes des accidents : les conducteurs souvent très pressés de parcourir trop vite, les 475 kilomètres qui séparent les deux plus grandes capitales du pays.

En troisième position vient la route Nouakchott – Rosso. Entièrement reconstruite sur les premiers 40 kilomètres à la sortie de la ville de Rosso -entre Rosso et Bumbry-, cette route a surtout connu des accidents aux alentours de Tiguint.

Dans bien des endroits, la route n’en est plus une, le sable ayant supplié au goudron. L’axe est fréquenté par les voyageurs venant ou allant vers le Sénégal, mais aussi par les populations du Trarza et ceux de la vallée. Ici, la situation serait restée en l’état avec autant d’accidents que l’an dernier, mais avec plus de morts !

Les 278 kilomètres qui séparent Nouakchott à Akjoujt ont connu cette année, 135 accidents dont celui du président de la République. Ici aussi la route a fait des morts, la faute incombant le plus souvent aux conducteurs. De sources informées, la grande majorité des accidents serait due à de mauvais stationnements de camions en pleine chaussée, ou de mauvaises manipulations de chauffeurs qui s’endorment au volant de leur voiture.

Si durant l’année 2014, la mort a souvent été au rendez-vous sur les routes reliant Nouakchott à certaines villes cibles du pays, le taux d’accidents urbain serait demeuré assez fort. Ils seraient plusieurs milliers quand on sait que nombre d’entre eux n’ont pas été déclarés à la police.

Ils seraient même des dizaines de milliers d’accidents qui se seraient produits durant l’année écoulée si on prenait en compte les chocs qui se produisaient entre les âniers et autres charretiers aux autres véhicules et même aux personnes physiques. Les dommages signalés par-ci et par-là sont très nombreux avec plus d’une centaine de voitures à la casse et des pans entiers de maisons détruits du fait des chocs reçus au contact de véhicules qui roulent en vitesse.

En définitive, les accidents de la circulation ont fait durant l’année 2014, plus de morts que nombre d’épidémies qui oint sévi dans la pays. Ceci malgré la réhabilitation de quelques infrastructures routières, l’action soutenue et vigoureuse des éléments du Groupement Général de la sécurité Routière et l’interdiction d’importer tout véhicule âgée de plus de huit ans !

MOMS



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