Cridem

Lancer l'impression
28-01-2015

19:45

Hommage à Moussa Diop: Adieu l’ami !

Mauriweb - Que dire quand on perd un ami, un frère et de surcroit un complice de longue date? Qui devrai-je consoler sa famille, la mienne, les amis ou moi-même ? En ces circonstances douloureuses, les mots ne peuvent exprimer la profondeur de la peine et de la douleur qu’on éprouve face au destin inéluctable des mortels que nous sommes.

Quand un être de surcroit cher vous quitte, il laissera toujours une place indélébile qu’aucun autre ne saurait combler. C’est cela aussi notre destin tragique : se préparer à quitter ou à perdre, un jour ou l’autre, ceux que nous aimons. Et Moussa était de ceux-là.

Vingt ans d’amitié, de compréhension et de respect mutuels cela laisse des traces. Mais « Moussa » et moi c’était, depuis que l’on a commencé à travailler ensemble pour la première fois en 2000, surtout une histoire de frères siamois. Depuis ce jour, on ne s’est plus quittés. J’ai eu le privilège et l’honneur de travailler avec un homme pétri de qualités humaines. Nos relations personnelles ne pouvaient donc que dépasser le cadre restreint du travail. Mais combien j’ai appris avec lui !

Humilité, sens de la parole donnée, rigueur du métier et surtout la franchise à tout vent. Quelque soit ce que cela pouvait lui coûter, Moussa n’a jamais su mâcher ses mots. Mais cette passion de la franchise pouvait aussi cacher les sentiments d’un homme généreux qui n’avait aucune once de rancune. Je me souviendrai encore longtemps de lui comme d’un homme juste, épris de liberté, de justice et débordant de fraternité. Les témoignages posthumes le confirment.

Je m’accroche donc aux souvenirs que tu me laisses pour me remémorer encore combien tu fus un homme de parole! Un Homme affable, brave et qui a défendu ses principes jusqu’à ce que la mort survienne.

J’étais préparé à cette séparation infaillible. Lui-même dans un élan prémonitoire, me confiait qu’il voulait retourner «au pays» finir ses derniers jours. Je ne voulais pas le croire et tentais à chaque fois d’exorciser cette éventualité imparable. Il répondait souvent, avec un large sourire comme pour me rasséréner, à son destin nul ne peut échapper. Cette sérénité m’a toujours déconcerté. Mais, une fois de plus, il avait raison. Mais quel vide il a pu laisser derrière lui.

A toute la famille et surtout à mon neveu Mountaga, je dis : continue de hisser haut ta tête, c’est comme cela que tu exauceras le désir de ton père ! Dis-toi surtout que ton père était un Homme !

A Ramata, à Jules et tous les miens, ne versons aucune larme, Moussa a vécu comme il l’entendait fier de ses racines, de son engagement, de sa Mauritanité. Il nous quitte la conscience tranquille. N’oublions jamais de lui faire des prières.

Inna Lillahi Wa Inna Ileyhi Rajioun

Jedna DEIDA



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org