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26-02-2015

06:29

Grève de la SNIM: La tête de Ould Oudaa sur le billot

L'Authentique - Les observateurs estiment que Mohamed Ould Abdel Aziz ne pourra pas éternellement continuer à apporter son soutien à l’ADG de la SNIM, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa. Ce dernier serait devenu un fusible prêt à sauter à tout moment, eu égard à son incapacité à résoudre la crise sociale qui menace l’existence d’un des fleurons de l’industrie nationale.

C’est sur fond de bataille psychologique et de chiffres avec les syndicats en grève, que l’ADG de la SNIM, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa se serait rendu à Nouakchott le jeudi 19 février dernier, pour une entrevue avec le président de la République. Beaucoup avait tablé sur son renvoi par l’employeur.

De retour à Nouadhibou sans avoir laissé des plumes à Nouakchott, certains croient qu’il n’est revenu que le temps de préparer ses valises pour un passage du témoin, ou s’atteler à trouver une solution rapide à la crise sociale qui menace la pérennité de la SNIM.

Dans l’un et l’autre cas, nombreux sont les observateurs qui considèrent que les jours de Ould Oudaa à la tête de ce fleuron de l’industrie nationale qu’est la SNIM, n’est plus qu’une question d’heures.

Ces observateurs de rappeler son refus, dès le début de la crise, d’ouvrir les négociations avec ses partenaires sociaux, préférant aux vertus du dialogue syndical, la coercition, multipliant les licenciements abusifs et les délogements des familles. Ce qui n’a pas empêché le mouvement de grève déclenché depuis le 28 janvier 2015 de prendre de l’ampleur.

Pour démontrer la non incidence de la grève sur la situation de la SNIM, au risque de causer des pertes énormes à la société, selon les syndicaux, il a préféré la guerre des chiffres. Ainsi, selon les travailleurs, le communiqué publié par la direction de la SNIM relative à la production record de quelques 1 Million 300 Milles tonnes de minerais de fer, durant le temps de grève, est dénuée de tout fondement. Ce bilan serait, pour les centrales syndicales, mensonger et cacherait mal la déliquescence de l’entreprise, livrée aujourd’hui à des retraités et à un personnel stagiaire recruté dans le tas et qui risque de bousiller un matériel chèrement acquis, dont la réparation risque de coûter encore plus à la SNIM.

Les travailleurs déclarent que la grève a sérieusement entamé la capacité de production de la société minière, soulignant que les panneaux électroniques à Nouadhibou n’ont enregistré en réalité que 686.431 tonnes de minerais produits, dont 609.641 commercialisées.

Mais le coup de grâce qui risque de faire basculer le rapport de force entre les travailleurs de Zouerate et la direction de la SNIM, serait cet autre préavis de grève déposé cette fois-ci par les travailleurs de Nouadhibou. Ces derniers auraient donné un dernier ultimatum fixé au 25 février prochain à la direction. Une menace qui risque de peser lourd dans le combat que l’ADG avait juré de mener contre la force ouvrière de la SNIM. Un combat qui risque, selon les analystes, de causer sa perte et sa sortie par la petite porte.

MOMS



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