Cridem

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03-03-2015

09:11

Ministère du commerce : une direction peut en cacher une autre !

Bougadoum - D’après certaines informations véhiculées par la presse électronique, il semble que Monsieur Dane Ahmed Ethmane, ancien Secrétaire Général de ce Département et sept (7) autres Directeurs aient reçus une mise en demeure pour un remboursement d’un montant global de 450 millions d’ouguiyas relatif aux exercices (2011, 2012 et 2013).

Actuellement député à l’Assemblée Nationale, M. Ethmane devrait restituer plus exactement 90 millions d’ouguiyas suite à cette inspection de la Cour des comptes dirigée, depuis peu, par Monsieur Ahmed Salem Hama Khatar, précédemment, SG du même Ministère.

Le timing et le parcours de l’actuel Président de la Cour des comptes peuvent prêter à confusion mais c’est vraisemblablement l’instabilité des Ministres de tutelle et bien souvent des Secrétaires Généraux qui a rendu la gestion de cet important Département opaque et même incontrôlable.

Les personnes incriminées dans cette affaire ont certainement des arguments pour se défendre car, comme tous bons fonctionnaires, leurs carrières administratives devraient être un long fleuve tranquille dans un pays où le contrôle de gestion n’a pas encore droit de cité. Après tout, ce n’est pas leur faute !

Cependant, si les directions se suivent, elles ne se ressemblent pas ! La Direction de l’Industrie et du Développement est, sans conteste, l’ossature du Ministère du commerce, et personne ne doute de son apport scientifique au pays depuis l’organisation des Etats Généraux de l’Industrie. C’est l’actuel responsable de ce Département qui avait porté le Programme de qualité alors qu’il n’était à l’époque que chef de service. Programme dont les dividendes ont largement bénéficié à la future Direction de la normalisation.

Cette dernière est une entité qui a connu un renforcement exponentiel de ses capacités sous l’impulsion de son actuel Directeur. L’on se rappelle qu’en 2006, une mission de Diagnostic conduite par un Consultant de l’ONUDI en accréditation, audit de la conformité, normalisation, qualité et métrologie a montré que la Mauritanie accusait un retard notoire dans ces domaines.

Ses conclusions étaient sans appel : inexistence de structures en matière d’Accréditation, de Certification, et de Normalisation ; économie confrontée à l’exiguïté du marché local et à une concurrence rude des produits importés. Aujourd’hui, tous les outils en matière de qualité, de normalisation et de métrologie ont été mis en place dans le pays grâce de l’appui de l’Union européenne et la perspicacité de la Direction de la Normalisation qui a réussi à recruter plusieurs ingénieurs, ce qui a permis de contribuer positivement à l’amélioration de la qualité des produits mauritaniens et leur diversification dans une perspective de conquête de nouveaux marchés.

Par contre d’autres directions du Ministère du commerce ont vu leur apport à l’économie nationale se réduire à une peau de chagrin. En effet, certaines directions, et pas des moindres, se retrouvent présentement sans ressources humaines qualifiées. Cette situation ne semble pas gêner, outre mesure, les premiers responsables qui continuent de faire cavaliers seuls, monopolisant les nombreuses opportunités offertes par les séminaires de formation. Plus insidieux que la mauvaise gestion, le comportement excentrique de certains de ces responsables empêche tout partage de l’expertise et sa pérennité au sein de leurs départements.

Cependant, les plus à plaindre sont les Ministres et les Secrétaires Généraux qui ne se sont jamais donnés la peine de faire un audit de leurs différents départements pour mettre en place de véritables organigrammes et faire appel à l’expertise nationale disponible.

Pour ma part, et à la faveur des séminaires dans mon domaine de prédilection (le tourisme), j’ai toujours était impressionné par l’opportunisme et l’expertise de nos voisins sénégalais et maliens ; la réponse est simple : c’est tout simplement le fruit du travail, l’accumulation et le partage de l’expertise. Il est donc tant que l’actuelle Ministre du commerce, forte de son ouverture d’esprit, prenne toutes les mesures qui s’imposent pour secouer le grand monolithe de la bureaucratie qui continue de miner son département.



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