Cridem

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26-03-2015

04:00

Conflit de la SNIM : Appel à une médiation, urgente, apaisée et gratuite

Béchir Fall - Après plus de 55 jours et quelques tentatives de solutions hélas infructueuses, j’ai décidé de prendre cette initiative, en tant qu’expert coutumier des problématiques sociales les plus complexes. J’ai toujours espéré une issue heureuse au conflit social qui mine le climat social de la SNIM depuis de nombreuses semaines.

J’aurais été comblé par la réussite de ces tentatives de médiation. Et personne n’aurait entendu parler de moi. Encore moins de lire le présent article.

Mais, lassé d’attendre ce dénouement qui tarde énormément, j’ai dû me résoudre à prendre mon clavier et m’adresser aux acteurs directement concernés. Qui peut rester insensible face à cette image de familles déboussolées par tant de privations dues à l’absence de salaires depuis deux mois.

Le traumatisme probable de ces familles et le sort des enfants et des femmes confrontés à une épreuve pénible qu’ils ne méritent pas nous interpellent tous. Et nous incite à devoir agir promptement. Il s’y ajoute l’état de dépression, voire de détresse d’une bonne partie du personnel de la SNIM, même y compris les travailleurs non grévistes.

Je suis dès lors stupéfait de voir tant de bras croisés devant cette crise sociale sans précédent. Et mon anxiété est sans limite pour l’avenir de la SNIM où j’ai fait mes premières classes de jeune cadre. Je n’ai nul besoin de voir ce beau fleuron qui fait notre fierté s’exposer à des périls sans lendemain. Il n’est pas inutile de rappeler que la Mauritanie a ratifié des conventions de l’Organisation Internationale du Travail sur la liberté d’association syndicale et la reconnaissance effective du droit de négociation collective. En somme, ces instruments juridiques, prescrivent, encouragent et promeuvent l’indispensable dialogue social entre employeur et travailleurs.

Mais ce que l’on sait moins, c’est que ces normes de l’OIT constituent une source majeure du droit du travail mauritanien et occupent un rang supérieur aux lois, à fortiori aux règlements, du seul fait de leur ratification. Ainsi, en excluant tout dialogue social, on transgresse ces conventions revêtues désormais d’une dimension exceptionnelle pour avoir été érigées en principes et droits fondamentaux au travail par toutes les nations adhérentes à l’OIT.

J’en tire une conclusion toute simple. Il n’existe pas d’alternative au dialogue devenu inévitable entre la SNIM et ses travailleurs. Je parle en connaissance de cause. Hors du dialogue, il n’y a que la confrontation, l’impasse, et un avenir sombre pour la SNIM. Alors, je propose aux deux parties de m’autoriser à conduire une médiation. Afin de jouer, en leur faveur, les bons offices pour parvenir rapidement à une solution consensuelle.

Au préalable, je vais devoir décliner, à mon corps défendant, mon identité professionnelle, même si je considère être assez bien connu par les acteurs auxquels je m’adresse. Je possède une expertise de haut niveau, qui est la somme de 34 années d’expérience dans les stratégies sociales, le droit du travail et le management des ressources humaines.

J’ai vécu la grève de juillet 1983 en tant que responsable du personnel à la SNIM. Et j’ai participé activement aux négociations y mettant fin. J’ai piloté la compression du personnel qui a touché près d’un millier de travailleurs en mars 1987. J’ai dû, par conséquent, affronter les tensions sociales les plus vives et toujours appris à les surmonter.

Plus près de nous, en 2013, tout le monde a encore en mémoire le conflit entre la SNIM et les milliers de travailleurs dits journaliers, qui avait abouti à l’incendie de la Wilaya à Zouerate. La Commission Interministérielle chargée du dossier m’avait désigné comme expert. Mon intervention a été décisive. Un accord a été signé. Pourquoi aujourd’hui, m’inspirant de cet exemple concluant, ne pas rééditer le même scénario afin d’en finir avec la crise actuelle.

Plus sommairement, j’ai aussi conduit des expertises à l’étranger, notamment en Europe. Mes communications et interventions dans les colloques internationaux ainsi que ma participation à des ouvrages collectifs, avec les meilleurs experts d’Afrique du Nord, me valent d’être une référence dans la sous-région, notamment en droit du travail et en stratégies sociales.

Enfin, m’adressant aux protagonistes du conflit, je sollicite leur confiance. En tant qu’expert rompu aux missions les plus délicates, je les assure de mon indépendance. Parce que je suis à l’abri de toutes les influences et contingences partisanes. C’est une garantie de l’indispensable impartialité requise pour conduire une négociation de cette importance. Je serai ainsi à équidistance des deux acteurs de cet interminable conflit.

Je ferai prévaloir uniquement les facteurs de pérennité de la SNIM, le droit et l’équité sociale. Une de mes premières priorités est de rechercher l’apaisement des cœurs et la restauration d’une confiance largement entamée entre la direction de la SNIM et ses partenaires sociaux.

Dès que les deux parties auront accepté mon offre de médiation, je les contacterai, dans les heures qui suivent, pour leur proposer mon programme de travail. Car il y a urgence. Je mettrai donc en action ma stratégie pour m’efforcer de conclure rapidement. J’ai déjà réfléchi aux mesures que je préconiserai dans l’intérêt des deux parties.

Béchir Fall, Expert International en Stratégies Sociales et Management des RH

Téléphone : 22 40 14 47
46 43 14 47
E-mail : flbechir@yahoo. fr



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