Cridem

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27-03-2015

13:51

Les talents de nos artistes exploités aux fins de l’éducation dans des pays étrangers et pas chez nous !!

Adrar-Info - Je soulève cette question et je m’étonne, car elle suscite en moi des sentiments mitigés : tout en me réjouissant, je me sens quelque peu mal à l’aise. En effet, je me rends compte depuis ce soir qu’il s’agit là d’une grande ressource pédagogique que le gouvernement du Québec a su mettre en valeur en puisant partout, jusqu’à parmi les musiciens de chez nous et, de surcroît, les musiciens vivant sur le territoire national, loin du Canada.

Par contre, nous nous continuons d’ignorer cet aspect et son rôle très intéressant dans l’éducation de nos enfants, négligeant de la sorte nos ressources humaines et leur développement.

Je prends pour preuve le cas de l’artiste Malouma Mint Meidah dont la vision écologique est bel et bien enseignée actuellement aux lycéens québécois. Une information qui me réjouit naturellement mais qui me pousse également à me demander : pourquoi nous n’introduisons pas un enseignement pareil dans notre système éducatif national, comme font les Canadiens?

A défaut de pouvoir répondre, je me «rabattrai » sur le peu de chose que je «sais faire » à propos de la question : expliquer comment j’ai appris la bonne nouvelle et comment Malouma est enseignée outre atlantique.

En cherchant la traduction d’une chanson de notre grande diva, que j’ai partagée hier (*), ma joie fut grande en découvrant que cette chanson figure désormais dans le programme de l’enseignement secondaire au Québec.

Plus précisément, sa version française vient d’être intégrée depuis l’année dernière dans le manuel scolaire :

« Monde contemporain, 2ème cycle du secondaire * 3ème année Globe ; cahier d’apprentissage corrigé » ; Maude Ladouceur * Alain Parent. »

À la page 37 de ce bouquin, on peut lire un commentaire relatif au chapitre « Environnement  » , expliquant les menaces et risques qui pèsent sur la planète, ainsi que les axes d’effort pour la préservation des écosystèmes, tels que les conçoit « la diva rebelle du désert  » , comme certains, fans ou critiques, qualifient Malouma pour souligner son côté créatif d’artiste.

Forts de leur caractère manifeste de pédagogues, les auteurs du livre envoient ainsi un message formateur, simple, fort et facilement accessible, aux jeunes lycéens, sous forme de commentaires brefs, de questions/réponses, en laissant des espace aux élèves pour des compléments de réponses éventuels.

S’y ajoute en encadré et, toujours dans la même page, l’illustration poétique que constitue un extrait bien choisi des mots de la chanson. Je rappelle au passage que c’est Malouma elle-même qui a composé les paroles et la musique de ce morceau qui fait partie de son dernier album knu.

Le commentaire destiné aux élèves ( extrait du manuel scolaire québécois)

« (…)

5. Malouma Mint Meidah est née en 1960. Elle est chanteuse populaire et femme politique mauritanienne. Voici un extrait des paroles de sa chanson tous responsables.

a) Quels problèmes environnementaux évoque Malouma ?

La dégradation de l’environnement et la pollution.

………………………………………………………………………

Quel est le but de la chanson ?

Sensibiliser les populations à protéger la nature, à préserver leur environnement.

…………………………………………………………………………………………………

La portée de la chanson de Malouma se limite-t-elle à la Mauritanie ?

Non, le titre, tous responsables, a une portée universelle et peut s’adresser à toute l’humanité.

…………………………………………………………………………

A quel principe environnemental mis de l’avant dans le rapport Brundtland fait allusion Malouma ?

Au développement durable. …………………………………….. »


L’extrait du poème de Malouma ( extrait du manuel scolaire québécois)

« (…)

Envols d’oiseaux

Et rêve brisé

Déchets rejetés sur l’océan

(…)

Arrêtons de massacrer

Arrêtons de polluer

Sous prétexte de bâtir

(…)

Et compagnons

Protégeons la nature

(…)

Ne saccagez pas les champs

Ne brûlez pas les plantes

Ne coupez pas la vie

(…)

Protégez et préservez

(…) Et utilisez durablement ses ressources

(…) »

Malouma Mint Meidah, Tous responsables, 2012. »


En reproduisant textuellement les passages tels qu’ils sont dans le manuel scolaire québécois, j’ai voulu tout simplement détailler l’information, et décrire ainsi un cas concret qui rend compte de la façon dont on peut mettre en valeur un aspect des potentialités et des talents dont regorge notre pays. Talents qui restent hélas sous exploités !

Peut-être que cet exemple valorisant pour une artiste de chez nous, qui nous vient du Canada, nous aidera à prendre conscience de notre richesse culturelle et artistique, et à agir en conséquence sur le plan pédagogique.

Dans ce domaine, la belle image de nous, que nous renvoient les éducateurs québécois, ne devra pas être ternie à notre niveau. Pour cela, écoutons les talents qui dorment, ou qui émergent chez nous, mais qui ne reçoivent pas forcement suffisamment d’échos dans le pays. Faisons de la sorte que nos enfants en bénéficient. Le développement d’une nation est avant tout à ce prix.

El Boukhary Mohamed Mouemel






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