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29-03-2015

19:00

Dieuk-Rosso : Un projet de 30 hectares de culture maraichère complètement endommagé par l’Etat, les femmes du village appellent le Président Aziz à réagir

Ibrahima Idriss - Depuis 2011, à Dieuk (commune de Rosso), les femmes paysannes, appellent l’Etat à réagir face aux conséquences des dégâts causés par la déviation des cours d’eau freinant l’exploitation de 30 hectares de cultures diverses, exclusivement au profit du projet des diplômés chômeurs implanté dans la zone agricole de la Ferme de MPourié Rosso.

Le village de Dieuk, situé au sud du pays à 13 km de Rosso (4e ville de Mauritanie), est un village ou les femmes ne vivent que de l’agriculture qui occupe la quasi-totalité de la population active.

Le projet découragé par l’Etat est d’une superficie de 30 hectares situés à 3 km du village, il à été aménagé par les femmes du groupement BOOK DIOM depuis 1990. L’historique de ce projet montre qu’auparavant, les femmes n’avaient pas besoin de faire le déplacement à Rosso pour se ravitailler en légumes, fruits et d’autres produits.

Jusqu’en 2011, ou les cours d’eaux existants sont déviés pour satisfaire les diplômés chômeurs, nous sommes ébranlées face à un appauvrissement cruel qui touche l’ensemble du village. Nos champs sont complément dépourvus d’eau, causant une grande famine et un arrêt total de nos activités champêtres.

Ce n’est pas normal ! Braillent les femmes paysannes de ce village qui de jour en jour embrassent le trajet des champs avec désespoir. Ils nous ont promis depuis 2011, de régler ce problème, on a fais plusieurs rencontres avec le délégué régional de Rosso ; le Ministre de l’agriculture, ceux-ci n’ont jamais réagi.

En 1990, nous avions bien démarré ce projet qui avait beaucoup contribué à l’émergence des femmes du village, avec l’appui des canadiens qui nous ont offerts une moto pompe, la mairie de Chevilly-Larue en grillage, la FAO en pépinière.

De par l’efficacité de nos produits maraichers, le groupement avait aussi participé à une exposition avec comme récompense nous avions reçu un don en grillage pour les besoins du projet. Maintenant, nous nous trouvons dans une situation ou nous sommes découragées face à la promesse du président de la République de lutter contre la pauvreté et l’autonomisation des femmes.

Monsieur le Président, dans vos prochaines visites au Trarza, après celles des hods, nous comptons sur vous pour venir voir nos souffrances et notre désespoir, nous femmes rurales du village de Dieuk.

Oui, venir voir ce que vos interlocuteurs ont causé comme dégâts. Ce que nous réclamons est noble et légitime et à cause de cet arrêt de production, nous faisons le trajet des champs que pour y apporté du bois séché alors que précédemment, nous apportions toutes sortes de légumes et autres à seulement 3 km du village.

Nous souhaitons vous faire visiter les investissements qui sont actuellement endommagés par vos interlocuteurs qui n’ont jamais tenu promesse. Ce projet de 30 hectares est le seul projet que compte ce village, toutes les femmes paysannes y gêneraient des revenus ainsi que les 120 familles qui dépendaient directement de ce projet.

Nous dénonçons des aménagements qui seraient "mal réalisés dans la zone", au point d'entraîner l'absence de nos exploitations agricoles. "Les cultures ont toujours été rentables pour nous femmes rurales, mais malheureusement, à causse de cette déviation subie, tout l'espoir est perdu de faire une bonne campagne de récolte", ont-elle signalé.

"Nous femmes paysannes du village de Dieuk, nous lançons un appel solennel à votre endroit, Monsieur le Président de la République, pour qu'on puisse exploiter nos cultures", a confié Mme Guett Mbodj la présidente du groupement des femmes paysannes habitants ce village rural. Pour ses femmes paysannes du village de Dieuk, cela est fabuleux avec le seul étonnement du pourquoi ?

Ibrahim Idriss



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