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30-03-2015

21:15

Grève des travailleurs de la SNIM : Tout droit vers l’escalade ?

L'Authentique - A l’heure où les travailleurs de la SNIM entament leur grève et que la direction de la société cherche à contourner la crise en lançant un appel à recrutement, l’opposition s’apprête à organiser une gigantesque marche de soutien, alors que les centrales syndicales menacent d’enclencher une grève généralisée dans tous les secteurs.

Le Front national pour l’unité et le développement (FNDU) aurait décidé au cours d’une réunion tenue le mardi 24 mars dernier, d’organiser une marche populaire à Nouakchott en signe de soutien aux travailleurs de la SNIM, en grève depuis près de deux mois.

L’opposition radicale, dont le dialogue envisagé avec le pouvoir semble de plus en plus compromis, cherche ainsi à faire pression sur le gouvernement pour le contraindre à la table des négociations avec les grévistes.

Selon les sources de presse qui rapportent l’information, l’itinéraire de la marche serait déjà toute tracée, et qu’elle s’ébranlerait de la tour en construction qui devra abriter les futurs locaux de la SNIM, en face de la BMCI, en direction du ministère des Mines et du Pétrole.

Les mêmes sources indiquent que la marche programmée sera l’occasion pour le FNDU de dévoiler à l’opinion publique certaines positions qu’il compte adopter, mais sans apporter de précisions.

L’opposition envisagerait en outre la tenue d’une conférence de presse par rapport à la crise à la SNIM, l’une des plus importantes industries du pays et l’épine dorsale de l’économie nationale.

Sur le même sillage, l’ancien bâtonnier de l’ordre national des avocats, Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeïny, membre actif de l’opposition dite radicale se serait étonné dans un posting de l’indifférence de l’Etat mauritanien dans la gestion du dossier.

Il note que l’Administrateur directeur général de la société, au lieu de veiller à solutionner la crise qui menace l’existence de l’entreprise, semble avoir d’autres chats à fouetter alors que le président de la République, premier responsable de la gestion publique de l’Etat, s’adonne à une randonnée orientale.

L’avocat semble s’indigner de la manière draconienne jusque-là suivie pour régler le dossier, à savoir le licenciement de quatre délégués syndicats et de quelques 300 employés, ainsi que le refus de toute négociation.

Il souligne le paradoxe qui veut que les hommes qui avaient fait engranger à la SNIM des bénéfices faramineux au moment où la tonne de fer avait atteint des sommets inespérés, 180 dollars la tonne, sont ceux qui sont aujourd’hui jetés dans la rue. Finalement, l’avocat semble interpeller l’ensemble des Mauritaniens à qui il reprocherait leur immobilisme et leur manque de réactivité pour soutenir la cause juste des travailleurs.

Aujourd’hui, la crise se dirige vers l’escalade selon les observateurs, qui considèrent que le pourrissement de la situation pourrait amener les travailleurs à changer de forme de lutte, d’autant que la SNIM semble délibérément avoir opté pour cette voie, en faisant appel à des travailleurs nouveaux alors que des forces de l’ordre se concentrent de plus en plus à Zouerate pour une éventuelle répression collective.

C’est dans ce cadre que la Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM) ) à laquelle est affiliée l’écrasante majorité des 4.700 grévistes, s’apprêterait à lancer une grève générale de tous les travailleurs qui lui sont affiliés dans tous les secteurs de l’administration, en signe de soutien aux grévistes de Zouerate et de Nouadhibou.

Dans la matinée du mardi dernier, des femmes de la cité minière auraient ainsi défilé devant les locaux de la Wilaya de Zouerate, portant des marmites vides. Elles déplorent la persistance de la crise et la famine qui commence à guetter tous les foyers. Aux dernières nouvelles, quelques unes d’entre elles auraient été reçues par le Wali.

MOMS



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