Cridem

Lancer l'impression
03-04-2015

22:45

Vingt-sept ans après, je foule le sol de Las Palmas

Nouakchott Info - Vingt-sept ans après, je foule le sol de Las Palmas pour un voyage de presse qui me réveille un espagnol endormi (mais bien là), et ramène devant mes yeux des souvenirs chassés par le temps et l’éloignement.

Pourtant le dépaysement ne sera pas pour longtemps même si la «Playa de Las Canteras» s’est étendue sur ses 3 km pour mieux se protéger, cachant un peu plus mon «Faycan» qui a conservé ses couleurs et son charme, ou que «Los Bardinos», avec sa piscine au sommet, a changé de nom (devenant AC Hôtel Gran Canaria) ou encore que le parc «Santa Catalina», déjà centre des célébrations excitantes et animées avec son carnaval du mois de février, a pris de plus belles formes, tels ces espaces verts, ce mini-parc d’attraction pour enfants et cet impressionnant musée des sciences et de la technologie situé côté port et dégageant un espace piéton paysagé pour conduire vers la «Muelle», le terminal du ferry pour les connexions avec Ténériffe et les autres îles des Canaries.

Joindre l’utile à l’agréable Trêve de rêves bien que ce voyage de presse s’apparente, pour moi, à un «tourisme de mémoire» et qu’il y avait comme un air de pèlerinage, certains de mes confrères venant ici pour la première fois.

Revenons donc plutôt à ce «Press trip 2015» que la compagnie Binter a jugé devoir organiser, maintenant qu’elle a commencé à voler régulièrement entre Nouakchott et Las Palmas avec trois correspondances par semaine (samedi, lundi et mercredi) à bord d’un avion à réaction CRJ900 qui relie les deux connexions en 1H30 ou 45mn de vol avec une arrivée à Nouakchott à 13h et quelques poussières. Elue compagnie aérienne de l’année 2013-2014 en Europe, récompensée à cinq reprises par la ERA (European Regions Airline Association), Binter qui a fêté ses 26 ans, le 26 mars 2015, est une compagnie qui rassure.

Cela est d’autant plus vrai qu’elle se présente actuellement comme une des entreprises les plus solides du secteur MRO (maintenance, repair and overhaul). Une réussite dans le secteur spécifique de la maintenance des avions qui ira grandissante puisque «BinterTechnic» recevra de plus en plus de demandes pour prêter ses services à des tiers et très souvent à des compagnies aériennes étrangères.

C’est dire combien la compagnie aérienne Binter, née en 1989 pour offrir un service de transport aérien interinsulaire, a mérité, plus de 20 ans après, une reconnaissance internationale qui lui a fait pousser des ailes. Non seulement Binter relie désormais les Canaries à l’extérieur mais elle transporte actuellement 2 500 000 passagers par an et effectue une moyenne de 140 vols par jour, avec des correspondances vers tous les aéroports canariens et 11 liaisons internationales, la compagnie aérienne Binter est bien consciente du fait que le Continent africain est vital pour stimuler la position de l’Archipel espagnol comme base commerciale internationale.

D’où son objectif majeur d’offrir des vols directs entre les aéroports canariens et ceux de l’Afrique occidentale (Marrakech, Laayoune, Casablanca, Agadir, Praia, Banjul, Dakar, Nouakchott …) afin de consolider la place des îles en tant que plateforme tricontinentale et faciliter le développement de l’économie canarienne en permettant l’accès à de nouveaux marchés.

Nous étions donc une dizaine de journalistes à bénéficier de ce « saut » à Las Palmas pour quatre jours (du 25 au 28 mars 2015 avec hébergement sophistiqué, luxe 4 étoiles), sachant que le but est de faire la promotion de la ligne directe Nouakchott-Las Palmas-Nouakchott assurée par Binter, au grand bonheur des gens qui viennent dans la péninsule ibérique qui pour le tourisme de masse, qui pour le shopping, qui pour le tourisme médical. Bien évidemment, notre programme n’était pas de tout repos dans cette capitale excitante des Iles des Canaries au climat doux avec des températures qui tournaient autour de 15 et 18°C.

Mais autant il était chargé, autant il nous offrait une meilleure connaissance de terrain, plus d’informations et plus de familiarité avec des gens que l’on ne connaissait forcément pas auparavant, mais qui transmettent cette chaleur humaine que dégagent les espagnols, fort accueillant et surtout compréhensifs des bédouins que nous sommes. Ici, les Mauritaniens font leurs courses tranquillement, vont et viennent comme s’ils étaient à la maison et se fondent dans la masse sans craindre la moindre agression. Notre premier jour sera réduit à la prise de contact avec notre charmante accompagnatrice, Stella Alonso, journaliste à «t-times, agencia estratégica» qui nous installera d’abord à l’hôtel Fataga, au cœur de la ville, avant de revenir nous conduire à un dîner au restaurant «El Embarcadero», sur le quai de la «Muelle Deportivo» avec des responsables de Binter et, surprise, Son Excellence le Consul général de Mauritanie aux Iles Canaries, le très sympathique et serviable Sidi Mohamed Ould Mohamed Radhi.

Une soirée bien agréable au cours de laquelle les échanges seront courtois et professionnels, Pablo, le responsable marketing et/ou commercial de Binter nous avouant combien il souhaitait que les taxes soient réduites pour que sa compagnie puisse soumettre une meilleure offre et séduire davantage de Mauritaniens, étant entendu que le billet est très compétitif à 208.000 ouguiyas (dont 145.000 représentant le prix du billet et le reste constituant les taxes et Service fee des agences).

De même que Binter offre un repas bord, cède déjà deux bagages gratuits en soute et qu’elle ne leur impose pas de pénalités en cas de changement der réservation. Et l’on doit à la vérité de dire que l’avion est confortable, le service à bord de qualité, en plus, nous dira-t-on, un service VIP assuré pour la classe Business. Au deuxième jour de notre visite, une promenade de santé nous fera parcourir, en compagnie d’un guide espagnol parlant français, répondant au nom de Pipo, le trajet de notre hôtel Fataga à la Playa de Las Canteras et bien sûr le parc Santa Catalina où nous seront heureux de rencontrer un compatriote conducteur d’un carrousel avec lequel nous devisons un moment.

L’extension du quai attire mon attention mais je serai bien vite détourné par une réplique du bateau de Christophe Colombe échouant entre le Musée des sciences et de la technologie et la Muelle. De ses quatre voyages de découverte aux Etats-Unis d’Amériques, Christophe Colombe avait été amené à faire trois arrêts et/ou escales ici, séjournant chez le gouverneur dont nous irons un peu plus tard contempler la façade de la demeure, sise à l’arrière de la cathédrale, non loin de la «Place des Grenouilles».

Nous apprendrons en découvrant la mairie de Las Palmas où les drapeaux sont en berne à cause du crash de l’avion de compagnie aérienne allemande Germanways, que le pouvoir politique est partagé avec Tenerife pour une présidence tournante tous les quatre ans. Un copieux déjeuner, à 13H00, au restaurant «Las Lagunetas» où nous prierons le « dhohr » (prière de 13H30), nous remettra les pendules à l’heure pour aller à la rencontre des premiers responsables de «Vithas hospital Santa Catalina», le plus important des hôpitaux privés espagnols. Pas moins de deux traducteurs se chargeront de nous entourer aux côtés du directeur-gérant, Dr. Luis Gonzalès et son staff pour une visite-guidée dans les différents services de la clinique, à commencer par la plus récente unité, celle dite de l’«esthétique» devant démarrer ce mois d’avril pour le traitement de l’obésité morbide, la chirurgie laser des varices, la médecine sportive qui est en forte croissance.

Bien que nous visiterons tous les services (urgences, admission, neurologie, traumatologie, urologie, gynécologie, pédiatrie, ophtalmologie, dermatologie, oncologie, scanner, ...), nous nous arrêterons longuement à l’unité des soins intensifs des prématurés, la seule alternative au public. Non seulement cette structure est unique mais elle rassure les familles. Aussi, les femmes venant ici pour leur premier bébé, bénéficient-elles d’un lit adapté à l’accouchement. Au fait, nous dira le directeur-gérant, notre objectif est d’être le leader grâce à l’excellence et la qualité.

Au cours de la présentation-conférence de presse qu’animera pour nous le Directeur gérant de ce grand et très sophistiqué hôpital privé (le groupe Vithas possède 12 hôpitaux et 13 centres présents sur 10 provinces espagnoles), nous apprendrons que les accouchements sont passés de 800 à 1500 naissances par an. Passée cette visite chez Vithas, nous nous rendons à l’hôtel Santa Catalina, un 5 étoiles qui avait un casino quand j’étais venu, pour la dernière fois, en 1988 et qui a bien fait de ne plus garder que ses étoiles. Nous y étions conviés à une autre conférence, organisée celle-là, par le docteur Pedro del Castillo-Olivares sur un projet international de médecine préventive.

En vérité le docteur, qui a créée une société dénommée « El Valor de su salud », propose aux visiteurs de Las Palmas de Gran canaria, notamment les Mauritaniens, de se réserver un examen de santé préventive (CPA) à 500 Euros, comprenant une histoire médicale complète et détaillée, une analyse de sang et d’urine, un électrocardiogramme, un échocardiogramme doppler couleur, une radio thoracique, une échographie abdominale, une échographie pelvienne, une échographie doppler des troncs supra aortique.

De même qu’en plus de ce CPA, Dr. Pedro del Castillo-Olivares propose l’accès à une médecine de qualité et un intéressant catalogue de services englobant une médecine générale et personnalisée, la coordination avec des spécialistes, la facilitation des spécialistes et des services hospitaliers, le conseil de thérapie sur le comportement et les addictions, etc. Comme quoi, pour les Mauritaniens dont beaucoup sont nés dans l’archipel, Las Palmas offre un tourisme médical qui en vaut la peine autant par son cadre idéal que par les facteurs de proximité, de sécurité et de qualité de vie.

Lorsque nous quittions l’hôtel Santa Catalina, il était déjà 19H et la fatigue prenait le dessus car nous avions dû beaucoup marcher. Je n’étais pourtant pas au bout de mes peines car j’avais en tête, avant d’aller dîner avec le groupe au restaurant «La Sama» à un pas de notre hôtel, de chercher, Dieu sait où, un horloger pour réparer la montre plaquée or de Madame (pouvais-je ne pas ?!), etc. Cela sera vite fait grâce au concours d’un précieux personnage découvert au cours de ce voyage de rêve. Nous irons diner avec un lourd retard car à peine étions-nous arrivés, et nous efforçant à sauter quelques plats à l’entrée, pour aller plus vite chez un compatriote, juste en face, où nous nous sommes programmés pour la télé, que nous voilà informé par téléphone que l’interview a commencé.

Plus de place alors pour le dessert car nous étions déjà dehors traversant la rue pour frapper chez Moustapha qui nous annonce que l’émission a été annulée par le Président de la République, mis en colère par Wediaâ. Chacun connaît la suite et notre nuit sera un peu longue même si nous bouderons la fatigue et la déception nous enfonçant dans notre sommeil.

«Binter», une fiabilité sans faille

Le lendemain tout le monde semblait déterminer à finir rapidement cette troisième journée pour faire du shopping.

Direction donc « BinterTech», à l’aéroport de Las Palmas, pour une visite des installations techniques de la compagnie Binter au hangar principal de maintenance des avions. Nous trouverons là un avion cap verdien, un cargo de la guinée équatoriale, un autre de Binter et surtout, Alejandro, un responsable de la compagnie qui parle parfaitement français, un tout petit peu marocain pour avoir vécu à Casablanca avec ses parents. Rien ne nous échappera et du parcours de Binter dont on saura que la flotte est de 17 avions, emploie 150 à 170 mécaniciens, et de la réussite de BinterTech qui a été désigné par ATR en Europe comme centre recommandé.

La visite du hangar sera fort instructive, nous permettant de découvrir jusqu’au détail près l’avion, de son cockpit à ses deux boites noires en passant par ses hélices et son moteur, et j’en passe. En quittant les installations techniques de Binter pour le centre commercial «El Corte Inglès» où nous étions attendus par de hauts responsables, nous en arrivions au dernier volet de notre séjour car, le shopping. L’accueil sera chaleureux et bref avec à la clef une carte magnétique de réduction de 10% après le premier achat et un tour du chef, étape par étage pour nous faire découvrir la variété des produits haut de gamme et très branchés notamment vestimentaire, cosmétique, électronique et autre électroménager.

On s’arrêtera au 6ème étage où nous déjeunerons au restaurant «El Corte Inglès» en compagnie de Maria, la responsable Marketing du complexe commercial avant de vaquer à nos achats. Notre charmante accompagnatrice, Stella Alonso nous tiendra compagnie aussi longtemps que possible pour nous quitter avec le sourire en promettant de venir nous récupérer demain à 09H pour les formalités de retour. Après un bref retour à l’hôtel, nous voilà dans un taxi pour un interminable shopping à Las Arenas, car le temps presse désormais et les prix sont à 10 %, voire 30 %, plus bas, ici, que dans le reste de l’Europe.

Mohamed Ould Khattatt



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org