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04-04-2015

19:45

L’Education Nationale : Au secours d'un système entre contradictions et slogans

Amadou Bocar Ba - Il est vrai que l’arbitraire, le favoritisme et le népotisme et autres ont caractérisé le système éducatif mauritanien et d’autres secteurs sous l’ère Taya et avant.

Mais il faut reconnaitre que s’il y a eu efforts de mieux faire pour sortir ce secteur des difficultés, les contradictions et les discriminations atteignent un niveau à tel enseigne aujourd'hui qu’ils occultent les vrais problèmes dont souffre ce dernier.

Car il n'est secret pour personne qu’au secondaire d’instituteurs titulaires des diplômes supérieurs (DEUG, Maîtrises) auxquels les portes de l’ENS sont fermés exercent comme chargés de cours aux cotés d'autres qui détiennent les mêmes diplômes après deux ans de formation ou sans aucune, mais titularisés après une coute période de contrat.

Il n’est secret aussi pour personne qu’avec le bac, il faut trois années de formation pour sortir comme instituteur avec les mêmes droits qu’un sans niveau ou diplôme, engagé comme contractuel et titularisé après deux années, sans la moindre formation.

Pendant qu’on refuse aux instituteurs diplômés du supérieur exerçant au fondamental ou au secondaire de se recycler ou d’être reclassés, on fait recours à des contractuels qu’on engage sans critères et on défend que les problèmes de l’éducation viendraient des cumuls d’erreurs passées.

Si l’augmentation des primes de craie, de l’éloignement et de logement est prioritaire pour certains professeurs et enseignants membres d’organisations syndicales qui n’accordent aucune importance au volet formation, celui du reclassement est une priorité pour d’autres sans que nos responsables ne prennent cela sans considération.

La titularisation et la sélection des dossiers d’auxiliaires de 1995, les contractuels de 2007 et l’officialisation des contractuels en janvier 2013 et en 2014 suffisent pour illustrer la contradiction existante et le degré du paroxysme au niveau du secteur pour lequel l’année 2015 est décrétée sans qu’on ne sache encore le sens.

Ces maux non sans conséquence pour nos enfants, qui aux yeux de nos gouvernants représentent peu ou rien n’attirent la moindre attention. Pour ces derniers des promesses et des slogans suffisent peut être pour sortir le système éducatif en agonie de ses difficultés.

La construction d’écoles, leur équipement, leur regroupement et tant de mesures annoncées resteront vaines sans une prise en compte des problèmes des enseignants. Sans la formation, qui fait défaut, les fils de pauvres resteront prisonniers en surveillance dans nos écoles, comme c’est le cas actuellement.

Reclasser un instituteur qui a le Bac plus quatre, qui détient son CAP après sa formation à l’ENI, qui après d’années d’exercice au fondamental ou au secondaire serait plus bénéfique que d’engager et titulariser des contractuel qui ne détiennent que soit le DEUG ou la Maîtrise et qu’ignorent comment sont les couleurs des portes des écoles normales.

Enseigner, n’est pas improviser comme c’est le cas pour 2015, année de l’enseignement. Notre école a, aujourd’hui besoin des dirigeants qui osent tenir compte de l’existence des réalités du terrain. Car des slogans qui viennent s’ajouter à d’autres vont conduire à l’achèvement de notre système qui, dans agonie a besoin d’un salvateur.

Au pays de Maw mouskillé et du chi tari, on parle de cumuls d’erreurs, on promet mais on ne fait rien.

Amadou Bocar Ba



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