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10-04-2015

03:00

L'éditorial de Biladi

RMI Biladi - Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition vient de subir un sérieux coup qui risque de provoquer sa mort avant même de naitre. Le report sine die de ce que devrait être le premier contact officiel entre les deux partenaires, qui se regardent en chiens de faïence depuis 2008, signifie pour beaucoup d’observateurs l’échec irréversible de la tentative d’entente entre le pouvoir et son opposition.

Ce n’est pas vraiment une surprise. C’est plutôt le contraire qui aurait constitué une grande surprise. Dans notre pays, particulièrement en politique, il n’y a pas de culture de partage. Chaque camp œuvre à rafler tout, seul. Et surtout à laisser l’adversaire bredouille. Personne n’accepte moins que cela.

Pourtant la démocratie et la logique de l’Etat moderne n’apprécient ce comportement que très modérément. Pour ne pas dire qu’elles s’opposent carrément aux monopoles. De tout genre. Nos militaires, qui accaparent le pouvoir en Mauritanie depuis le 10 juillet 1978, doivent savoir que les temps ont bien évolué et qu’ils ne peuvent plus continuer à gérer le pays comme par le passé. Sans rien partager avec les autres.

Pendant ces périodes actuelles où les Etats les plus solides n’ont pas réussi à se maintenir face à l’ouragan des folles aspirations de se libérer de toutes les contraintes, notre opposition et le pouvoir en place doivent s’interroger sur les autres options possibles.

Elles sont toutes catastrophiques. Elles peuvent se traduire par un coup d’état, une insurrection populaire, une guerre civile… Des scénarios franchement épouvantables et vraiment dangereux pour la pérennité de l’entité mauritanienne.

Si on veut éviter une telle perspective, on doit œuvrer à dépasser ce statu quo qui dure depuis presque sept années et aller vers l’essentiel : une entente politique, seule voie pour se prémunir contre le chaos. Attendre, c’est prendre le risque de sombrer dans l’irréparable.



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