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11-04-2015

19:45

Education nationale : La formation des enseignants ou la détresse de notre école

Amadou Bocar Ba - Plusieurs thérapies ont été proposées à l’école mauritanienne et toutes sont restées inopérantes. Et voila qu’on déclare 2015, l’année de l’enseignement.

Nous nous penchons sur certaines insuffisances qui caractérisent notre système éducatif dans l’espoir de trouver une réponse au pourquoi de l’acharnement sur l’école mauritanienne ?

Toute la société, sans exception critique l’école, la pauvre recevant tous les noms d’oiseaux qui n’augurent point de jours meilleurs a besoin de réflexions approfondies et de volonté ferme de nos gouvernants surtout.

Pourquoi donc un tel acharnement sur cette dernière? Des ministres se sont succédés à l’éducation et ont tous plus ou moins affirmé apporter avec eux l’antidote qui guérira la maladie qui a contaminé notre école et nous ne voyons venir aucune rémission de la maladie, ni aucune diminution sûre de la fièvre qui ne cesse de s’amplifier de jour en jour et d’année en année.

Des plus démunis aux gens les plus connaisseurs, on n’a pas fini de jeter l’anathème sur cette école qui est devenue la risée de toutes les couches de la société. Aucun n’a aussi réellement tenté de proposer le remède qu’il faut pour lui permettre de se mettre sur pieds et assurer les fonctions qui sont les siennes.

En effet, il nous semble que le mal de l’école mauritanienne est multiple et profond. Nous le rangeons au niveau de certaines catégories dont la première est l’enseignant.

Il est vrai que les Université s nous livrent des maîtrisards et autres diplômés qui ont un savoir linguistique qui ne peut être transmis ou communiqué d’une manière facile et intelligible. Il faut aussi reconnaitre le manque de l’assaisonnement nécessaire à sa transmission : la pédagogie.

Ce domaine, la pédagogie, qui n’est pas enseigné à l’Université fait surtout défaut. De ce fait, ce manque ne peut offrir à l’enseignant les moyens dont il a besoin pour assurer au savoir linguistique une transmission adéquate.

Dans des écoles normales (ENI et NES) des formations didactiques pratiques pour faire la classe sont connues de tous . Mais, de nos jours, ce travail d’appoint assuré par les inspecteurs, semble ne plus porter son fruit. Car le passage dans ces écoles n’est plus la condition première pour être enseignant. Un long travail devra être effectué en ce domaine par les institutions qu’elles soient universitaires ou pédagogiques pour permettre aux enseignants d’assurer du mieux qu’ils peuvent leur fonction de transmetteurs de savoir.

Si tous les enseignants sortant des écoles de formation de maîtres et de professeurs doivent être soumis à une formation d’au moins de deux ou trois ans de théorie et de pratique pour être mis devant les élèves et si cette formation est assurée par des formateurs de haut niveau dans des écoles professionnelles, elle ne peut avoir d’importance que si on donnait de valeur aux enseignants formés ou non faire semblant comme c’est le cas.

Pis ce n’est pas parce que l’on est chercheur que nous pouvons être considérés comme formateur de haut niveau, car la pratique de tous les jours est souvent donnée par des gens qui sont beaucoup plus répétiteurs que chercheurs. Chose qu’ignorent les décideurs pour l’école mauritanienne malheureusement. Pour que l’enseignant puisse participer d’une manière élogieuse, il doit tout d’abord remplir sa fonction d’enseignant en créant des séquences d’enseignement/ apprentissage. Pour ce faire il faut qu’il le sache d’abord .Un petit tour dans nos écoles permet de donner de qualificatifs à ceux qui ont la charge des classes

En un mot : l’enseignant ne doit pas initier des séquences qui ne prennent pas en charge le curriculum du département de l’Education , car seule la société tout entière est responsable du devenir de l’homme mauritanien . Toutefois, il ne représente pas la société, il est partie prenante. C’est un membre de cette société. Donc, il ne lui appartient pas de dicter des lois qui risquent de devenir scélérates.

Évitons de demander aux enseignants de donner ce qu’ils n’ont eux-mêmes acquis et ayons pitié de nos enfants. C’est pourquoi, il s’avère impératif qu’une formation assez solide soit faite à nos enseignants. C’est la détresse à l’école mauritanienne, disons -le.

Amadou Bocar Ba




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