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23-04-2015

19:45

Interview avec Monza

L'Authentique - « …C’est aux artistes eux même de s’organiser et de proposer au ministère de la culture des projets qu’il devra accompagner …» (Monza)

Directeur artistique d’Assalamalekoum Festival, Représentant Artériel Network Afrique du Nord, Président du chapitre Artériel Network – Mauritanie et membre du programme Equation Musique (OIF - IF), Limam Kane connu sous le nom de Monza s’est confié à L’Authentique sur l’état des lieux des politiques culturelles africaines en général et en Mauritanie en particulier. La condition de vie et de travail des artistes a été également abordée.

L’Authentique : que pensez-vous du nouveau Bureau des artistes que le ministère de la Culture vient de mettre en place ?

Monza : je vais être très franc et limpide dans ma réponse. Pour avoir rencontré la ministre de la Culture et de l’Artisanat et échangé avec elle, je peux vous assurer de sa réelle volonté à redynamiser le secteur culturel mauritanien, porté pour mort, mis à part l’action sur le terrain de certains artistes, opérateurs et autres institutions, tel que l’Institut français de Mauritanie et le Centre culturel marocain, qui œuvrent au delà de leur mission première, à la promotion des artistes mauritanien.

Parlons des artistes que nous sommes, une question cruciale se pose : quelle urgence avons nous à régir et structurer dans l’immédiat et quelles sont nos priorités? Il est bien évident que le statut de l’artiste, qui n’existe pas en Mauritanie, est la réponse sine qua none à cette question. Pour se faire, la démarche du ministère de la Culture n’est pas forcement la bonne, dans la mesure où notre département de tutelle a toujours agit avec des directives paternalistes, celle de vouloir se substituer, même involontairement, aux actions que devraient mener les concernés eux même.

Le ministère cherche toujours à agir et à organiser les artistes. C’est aux artistes eux même de s’organiser et de proposer au ministère de la Culture des projets qu’il devra accompagner en mettant les moyens logistiques et les espaces d’expressions qu’il faut. Cela, sans oublier l’expertise indispensable à la mise en œuvre et à la transmission du savoir et du savoir-faire, pour favoriser l’émergence de compétences nouvelles et la mise en actions d’activités culturelles propices à la création, à la production et à la diffusion, entre autres.

C’est toute la chaine des valeurs artistiques qu’il faut ébranler pour asseoir une vraie économie culturelle. Les artistes sont dans une large mesure entrain de se battre et de se diviser pour des histoires de positionnement et de subventions. C’est là, la source de toutes les motivations qui animent malheureusement nos artistes, alors qu’il ne s’agit nullement de cela. Il est question plutôt de politique culturelle qui doit se traduire par des actions concrètes et visibles sur le terrain.

Sans aucune prétention, je me dois d’être pragmatique. Un vrai opérateur culturel doit avoir certains acquis qui lui permettent de bâtir une stratégie de lever de fonds, sans attendre le ministère de la Culture qui a une mission tout autre que de servir de guichet. Le ministère de la culture doit prioriser la structuration du monde culturel et ce n’est qu’après qu’interviendra ses appuis aux projets portés par les acteurs. Notre nouvelle ministre de la Culture, d’après mes échanges avec elle, est dans cette démarche. Reste à savoir si l’équipe opérationnelle qu’elle dirige agira dans ce sens.

Promettre des lots de subvention, en disant qu’on va créer des bureaux pour les artistes, c’est encourage la paresse et motiver l’idée que se fédérer, c’est uniquement pour avoir accès au jackpot. À ce jour, je n’ai été convié à aucune de ces réunions, et cela ne m’a pas empêché de continuer mon action sur le terrain. Je réitère ma position. La culture est un patrimoine commun et doit participer au développement équitable pour permettre aux jeunes créateurs d’avoir la chance d’accéder, par leurs actions, à l’ascenseur social et prendre part à la construction de la nation.

Je ne comprends pas la démarche qui sous-tend la création de ce bureau des artistes. Tantôt on nous parle du bureau des griots, qui pour moi ne sont pas à la place qui leur sied, car le griot doit être valorisé autrement. C’est un patrimoine vivant, un gardien de la mémoire et de la tradition positive. Tantôt, on nous parle des artistes musiciens, sous-entendu que "les rappeurs n’en font pas partis" et qu’ils auront un bureau à part. Ce qui est absurde !

Il n’y a pas des types d’artistes. Entre un créateur et un artiste par contre, on peut faire le distinguo. Parlant de la musique, quelle est celle qui est la plus consommée en Mauritanie? Quelle est celle qui a la plus grande audience, si ce n’est le «Rap » ! Alors, pourquoi voudrait-on exclure ou isoler les artistes qui sont aujourd’hui les plus visibles dans le monde de la musique mauritanienne?

Au delà du «Rap», aujourd’hui le « Hip-hop» est l’expression de la culture en Mauritanie, un pays où 70% de la population sont jeunes et écoutent du «Rap» et entraînent même leurs parents à l’écouter. Le «Rap » et le «Hip-hop » ont créé une diversification du public. C’est la seule musique aujourd’hui qui réunit toutes les communautés. Si la Mauritanie est présente dans plusieurs sphères internationales, c’est en partie grâce au «Hip hop ».

Il y’a un atlas des hip hop du monde qui va bientôt paraitre et notre pays y a une page au même titre que beaucoup d’autre. Y’a t il un exemple comme celui là concernant la musique traditionnelle ou les musiciens mauritaniens? Qui s’exporte réellement parmi les artistes mauritaniens? Je peux citer Noura Mint Seymali, Malouma, qui a eu son temps et qui reste présente avec son nouvel album grâce auquel nous place dans le Top 50 des albums africains. Je ne parlerai pas de Monza, car Google peut en attester. Qui d’autres? J’aimerai bien en citer encore et encore mais l’horizon semble flou et pourtant du talent il n’en taris pas dans ce pays!

Il faudrait juste que nos artistes arrêtent d’être nombrilistes et d’admettre que la perfection n’est approchable que par la répétition, l’apprentissage et le travail, sans dormir sur ses lauriers en pensant avoir atteint la perfection, alors que d’autres artistes et musiciens n’arrêtent pas de travailler. Il y’a un travail en amont à faire avant de penser à des bureaux d’artistes. Les maître mots sont s’informer – informer - former – structurer – créer – produire – communiquer – diffuser. Il faut des éléments de langages pour assoir une vraie politique culturelle et cela ne doit pas être pris à la légère.

L’Authentique : En tant qu'opérateur culturel, quelle politique culturelle préconisez-vous pour la Mauritanie?

Monza : qui suis-je pour préconiser une politique culturelle? Cette tâche ne peut se faire sans démarche inclusive. Ce qui demande l’implication et la participation de tous. Un tel travail exige des préalables indispensables à sa mise en pratique en action culturelle. Il est important de mesurer les tenants et les aboutissants d’une politique culturelle, qui incombe aux acteurs des différentes disciplines des arts.

C’est à eux de s’investir afin d’élaborer un vrai plaidoyer. D’abord il s’agit de faire un inventaire des pratique culturelles et artistiques sur l’étendu du territoire national, d’identifier les lieux et activités existantes pour établir un rapport entre l’existant et ce qui est à faire. En Mauritanie, beaucoup reste à faire. L’inventaire permettra de créer un mapping et ou une cartographie de la sphère culturelle et artistique nationale. C’est l’étape qui précède toute stratégie de développement des arts et de la culture, et qui doit s’accompagner de la responsabilisation des structures, des acteurs étatiques, de la société civile et des politiques.

Notre action culturelle ne pourrait être efficace sans ces préalables et les moyens qui doivent être mis en œuvre doivent nécessairement être pourvus par tous. Une partie incombe à l’état, l’autre aux acteurs culturels qui doivent avoir les capacités de les trouver en développant des partenariats efficaces et durables. Il ne s’agit pas de rester dans cette mauvaise tradition de la perfusion, il faut savoir bâtir de vrais partenariats gagnants – gagnants avec la coopération internationale qui de plus en plus exigent des résultats concrets et ce n’est rien de plus normal.

La politique culturelle doit répondre à ces exigences de résultats et doit être légitime car les financements publics doivent servir un service public et dans la culture bon nombre de projets peuvent y répondre sans légitimer cette règle qui doit être obligatoire. Tous les acteurs doivent se sentir concernés afin d’abattre ce travail digne des 12 corvées d’hercule et je dis bien que cela est possible et nous avons des exemples en Afrique qui nous le démontrent.

Dans notre région du Maghreb arabe, le Maroc vient d’emboiter le pas à tous grâce à l’association Racines qui représente Artérial Network et qui a organise l’année dernière en marge de la conférence annuelle africaine de l’économie créative, les états généraux de la culture au Maroc, à Rabat où ils avaient dressé avec brio un état des lieux du paysage culturel chérifien avec une proposition de politique culturelle précise et concrète. Ce travail pourrait servir de base et de référence méthodologique pour nous autre afin de contextualiser en Mauritanie notre travail de recherches et d’élaboration de la politique culturelle mauritanienne en prenant pour exemple ce mode opératoire.

Aujourd’hui grâce aux réseaux nous avançons dans le continent dans une logique de rassemblement des compétences et de transmission des savoirs et savoir faire. C’est dans cette optique que nous envisageons, au nom d’Artérial Mauritanie que je préside, d’organiser les états généraux de la culture en Mauritanie pour présenter les éléments de langage d’une vraie politique culturelle parallèlement à notre souhait d’organiser au nom du secrétariat régional (Afrique du Nord) d’Arterial Network que je représente au sein du comité de pilotage d’Arterial Network depuis un an et demi, "les états généraux de la culture au Maghreb" avec le soutien affirmée de Aadel Essadani, Président d’Artérial Network.

Il va de soi, que ces actions ne peuvent être envisage sans l’implication effective de nos ministres de tutelles, des acteurs et des artistes sans oublier les acteurs de la société civile, les élus et les institutions étatiques. La culture est un pilier incontestable du développement et un vecteur majeur qui contribue à la valorisation de la diversité, celle qui affirme l’unité dans la différence et fait de la différence le dénominateur commun de l’unicité des cultures et des identités. Quel est le travail d'Artérial Network en Afrique ?

Artérial Network est un réseau panafricain actif d’individus, organisations, donateurs, compagnies et institutions africains engagés dans le secteur culturel et artistique. L’organisation cherche à définir des solutions et des stratégies centrées sur l’Afrique afin d’accélérer la croissance et l’importance du secteur culturel favorisant le dialogue, l’échange d’informations et le renforcement du partenariat entre les communautés créatives, les gouvernements, les entreprises, les organisations non gouvernementales et la société civile et contribuer à la démocratie et les droits de l’Homme en Afrique.

C’est le réseau le plus vaste de notre secteur en Afrique et qui a su réunir 44 pays du continent. Je siège au nom de la Mauritanie et de l’Afrique du nord au sein de ce réseau qui œuvre pour implémenter une politique culturelle favorable à l’expansion d’une économie créative en Afrique. Notre président est plus habilité à répondre à cette question, tout ce que je pourrait rajouter c’est qu’Artérial Network travaille sur plusieurs axes dont la recherche, le plaidoyer, le lobbying, la formation, l’archivage et l’accompagnement des chapitres Nationaux dans leur structuration. Les chapitres nationaux étant les organisations, fédérations, associations et ou acteurs reconnus dans leurs pays par leur action culturelle et qui représente Artérial Network.

Un des projets phare d’Artérial Network est Artwatch Africa qui a pour objectif de sensibiliser le public sur la liberté d’expression créative et artistique en Afrique, surveiller les atteintes à cette liberté sur le continent et à mobiliser les institutions de soutien pour les artistes soumis aux contraintes et aux menaces. Artwatch a programme d’information et de formation à destination des artistes et acteurs concernés qui a eu beaucoup de succès, dans certains pays ; Ce programme fera bientôt une session d’information et de formation en Mauritanie.

Récemment, Artwatch a élaboré le projet Artwatch Ambassador, en hissant une douzaine d’artistes africain au rang d’ambassadeur de l’art et de la liberté d’expression tels que Awadi (Sénégal), Soum Bill, Josey (Côte d’ivoire), Smockey (Burkina Faso), Ade Bantu (Nigéria), moi même et beaucoup d’autres pour réagir à la situation de l’extrémisme dans le Sahel et partout ailleurs en composant une chanson commune pour dire non au terrorisme, au salafisme et toute sortes de fanatisme extrémiste. Cette chanson pour dire qu’en France il y’ a eu le drame à Charlie hebdo, il y’a eu le Kenya, Boko Haram, le mali et j’en passe, c’est des problèmes qui nous concerne directement et nous ne pouvons pas en tant qu’artistes, porteur de voix être spectateurs sans agir sinon nous laissons l’éventualité que notre propre public devienne victime et ou peut être nous même, alors on se mobilise pour s’y opposer sinon nous en devenons complice.

Quand on arrive à mobiliser des milliers de jeunes et quand on demande de lever le bras, tout le public s’exécute, parce qu’ils nous croient, à ce que nous faisons et surtout parce qu’ils se retrouvent dans ce que nous disons, alors à ce moment là naît la responsabilité de l’artiste car il peut influencer et nous choisissons moi et mes camarades du continent à influer dans le bon sens celui de l’unité, de la construction et guider ce public vers ce que nous pensons positifs pour le continent, voilà pourquoi nous nous opposons aux exactions.

L’Authentique: quel est l’état des droits artistiques, culturels, à la liberté d'expression et de création en Mauritanie?

Monza : la liberté d’expression c’est le fait de s'exprimer librement sans craindre la censure. Elle est garantie par l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 que j’ai traduite en chanson pour les nations unis en 2008, lors de l’organisation par le gouvernement mauritanien et du HCR, du retour des réfugiés mauritaniens.

Goebbels était en faveur de la liberté de parole pour les opinions qu'il chérissait. Staline était pareil aussi. Si vous êtes pour votre liberté de parole, donc vous êtes en faveur de la liberté de parole pour les opinions que vous n’aimez pas aussi. Sinon, vous n'êtes pas pour la liberté d'expression. Questionner la place de l’artiste dans son milieu d’évolution, confronter les créateurs et leurs contextes d’émergence. Dans quelle mesure, le statut de l’artiste influence t-il sa création ? Quelle place, les pays donnent-ils à leurs artistes ? Quelles espaces d’expressions pour les créateurs ?

Délimiter les contours du Droit de l’artiste requiert de bien difficiles procédés car cette conception touche fortement des aspects multiples. La complexité de la mise en pratique du droit de l’Artiste a poussé ce dernier à une mutation dans le secteur musical, si l’on se cantonne à cette filière. Cela a engendré dans la majorité des cas en Afrique la nouvelle apparition de « l’artiste à multiple casquettes » : Ce concept communément appelé le 360° amène à un nouveau stade, celui de l’artiste qui devient alors son propre manager, son propre tourneur voire son propre producteur.

Le 360 degré paraît comme étant la nouvelle alternative pour l’artiste de sécuriser et générer sa propre économie. L’absence de modèles adéquats aux pays est –elle la principale cause du dysfonctionnement des sociétés de gestion collective du droit d’auteur ? Se pose alors le problème du droit d’auteur, de la propriété intellectuelle, le droit de la paternité de l’œuvre et au delà celle du droit collectif. Qu’en est-il alors de la répartition de ces droits ? Dans certains de nos états, la censure et l’oppression physique se multiplient contre des individus, de plus en plus d’artistes, qui tentent de s’exprimer librement. La censure touche t- elle les artistes encore ? Quelle garantie l’Artiste a t-il, pour les engagements ratifiés et actés par les états, pour espérer jouir de ses droits ?

Aussi l’autoproduction, l’autodéfense et l’autodétermination sont-ils devenus pour l’Artiste, en Afrique, comme l’ultime remède à la censure et autres formes d’exclusion. Il s’agit, en effet, de s’orienter résolument vers la promotion du Droit de l’Artiste, de la défense de ce Droit et de réinventer son application mais surtout de récréer un modèle économique rentable, juste et équitable pour l’Artiste et régit par des artistes. Les échecs accumulés des structures de gestions des droits actuelles, l’y obligent. Je parle de cela car je suis d’abord un artiste et mon droit et celui de mes semblable m’importe énormément et je pense aussi que la liberté d’expression n’est pas un droit qui se réclame, il s’impose et s’arrache sinon ce n’est que contrainte.

Pour en revenir à la Mauritanie, en lisant les journaux et les sites électroniques et autres on peut dire quand même qu’il y’a beaucoup de progrès même s’il est clair qu’il y’a des améliorations à faire et ce à tous les niveaux. Parfois il y’a un sentiment de soupe servie, et bien des fois des opinions paraissent libres même si on sent un environnement de pensées commandées, certains appellent cela de la poudre aux yeux.

La Mauritanie est assez flexible s’agissant de la liberté artistique, la liberté d’expression et pour le droit culturel, je n’en suis malheureusement pas un expert, l’éminent professeur Sow Abdoulaye et bien d’autres pourraient en parler avec pertinence et objectivité. Je m’en vais finir en affirmant que notre pays, malgré ses lacunes paraît assez libre s’agissant de s’exprimer et ou d’exprimer sa création artistique mais le cadre institutionnel et administratif paraît assez rigide, ce qui encourage de plus en plus l’informel et c’est là où il y’a beaucoup de travail à faire.

L’Authentique : C’est bientôt le festival Assamalekoum. Qu'en est-il de la huitième édition?

Monza : la huitième édition du festival Assalamalekoum se prépare dans la sérénité. Nous avons entamé depuis le 6 avril, la décentralisation du tremplin Assalamalekoum Découverte qui cette année est une tournée itinérante à l’intérieur du pays. Cette première a été possible cette année avec le concours exclusif de la délégation de l’alliance française en Mauritanie qui accueille le tremplin dans les différentes alliances française de Kaédi, Kiffa, Atar et Nouadhibou. Grâce à la mairie de Rosso, nous nous déplacerons aussi dans cette ville.

C’est pour la première fois que nous avons la possibilité de régionaliser ce concours qui offre à de jeunes artistes émergents mauritaniens, la possibilité de bénéficier d’un accompagnement artistique professionnel, de la diffusion dans des festivals étrangers et de pouvoir enregistrer gratuitement dans notre label un album.

Cette innovation ne pourrait être possible sans nos différents précieux partenaires que sont le service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France en Mauritanie soutienne le festival et l’Institut français de Mauritanie qui nous met à disposition toute la logistique pour la phase des 5 concerts à Nouakchott ainsi que les techniciens, de la Communauté urbaine de Nouakchott, qui grâce à sa coopération décentralisée avec la Région Ile-de-France nous a permit de tisser des partenariats avec des structures franciliennes telles que le Centre Barbara FGO, EMB Sannois, le CAP à Aulnay, OUBIEN, Arcadi, Esprit d’ébène…etc. avec lesquelles nous élaborons des programmes de professionnalisations tels que ‘’Profession Musicien’’ ou encore l’accompagnement des lauréats en France tel fut le cas de Tonia Fia. La coopération avec le festival Festa 2H de Dakar et du Boulevard au Maroc ou encore Wassa Hip hop au Niger, nous a permit d’envoyer plus d’une dizaine de groupes et d’artistes à l’étranger.

Cette huitième édition est prévue du 05 au 13 Juin 2015 avec des artistes et des professionnels de plusieurs pays tels que la Sénégal, le Maroc, la Tunisie, la Guinée Bissau, la France, le Niger, la Suisse, le Canada, les Etats-Unis et l’Espagne. Sont prévu plusieurs activités telles que des ateliers de formation, de la projection, une exposition, des résidences de créations et des concerts. Nous souhaitons pour la première fois faire une étape à Nouadhibou si nous arrivons à monter un vrai partenariat avec les autorités sur place ainsi que les secteurs public et privées présent dans la zone franche.

Cela éviterait l’affluence massive des habitants de Nouadhibou qui depuis 2 années commencent à descendre à Nouakchott pour assister au festival Assalamalekoum qui est aujourd’hui un évènement national. Je sais que notre ministre de la culture et l’artisanat est très sensible à cet événement, au delà de nos partenaire tels que la communauté urbaine de Nouakchott ainsi que le maire du Ksar, alors nous espèrent fortement que notre démarche puisse non seulement inspirer un modèle durable et pérenne mais une vraie appropriation de cette manifestation adoptée depuis 5 ans déjà par un public fidèle.

Notre association Assalamalekoum Cultures au delà du seule fait de faire ce festival un rendez majeure dans la sous région, est en phase de mettre en place la première hip hop académie à travers la maison des cultures urbaines pour encourager l’éducation à l’art et à la culture, une autre façon d’institutionnaliser le hip hop et les cultures urbaines pour les affirmer comme une culture actuelles. J’ai une totale confiance en l’avenir car mon pays est prometteur et nous arriverons à redonner à la culture ses lettres de noblesses et j’y crois fortement.

Propos recueillis par Cheikh Oumar NDiaye


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