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24-04-2015

09:54

Dialogue Pouvoir/Opposition : Il faut plus que des rencontres…

RMI Biladi - Une délégation mandatée par le pouvoir, sous la conduite du ministre Secrétaire Général de la présidence de la République, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ancien premier Ministre, comprenant maître Sidi Mohamed Ould Maham, président de l’Union pour la République (UPR-principal parti de la majorité), a rencontré les représentants du Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU-vaste rassemblement de l’opposition), samedi dernier au Centre International des Conférences de Nouakchott.

Un contact rentrant dans le cadre des préliminaires visant à créer les conditions d’un dialogue national inclusif. Vaste programme ! Ainsi, la classe politique du pays arrive à redonner un minimum d’espoir sur le long et difficile chemin menant à la concertation après une premier rendez vous manqué pour des raisons franchement fantaisistes, attribuées au niveau de « représentativité » de la délégation du FNDU.

Revenus à de meilleurs sentiments, on a pris les mêmes à un élément prés, et recommencé, avec les délégués suivants pour représenter le collectif de l’opposition dite radicale: maître Mahfoud Ould Bettah, président du pôle politique, ancien ministre de la justice et ex bâtonnier de l’Ordre National des Avocats (ONA).

Maître Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny, également ancien bâtonnier qui, à travers un geste symbolique fort, posé à l’occasion de la récente rentrée solennelle des cours et tribunaux, vient d’attirer l’attention des mauritaniens sur la situation de mort clinique de l’appareil judiciaire du pays.

Et Sarr Mamadou, président du Forum National des Organisations de Droits Humains (FONADH), figure marquante du mouvement association nationale depuis prés de 25 ans.

Une première réunion au cours de laquelle « les deux (2) parties ont exprimé leur disponibilité pour un dialogue sérieux et constructif, de nature à servir la démocratie et l’unité nationale, à laquelle participent toutes les forces vives du pays (politiques et sociales), selon un communiqué du FNDU rendu public en début de semaine.

Après un échange de discours emprunt de franchise et d’esprit d’ouverture, la délégation du FNDU a remis à l’autre partie un document comportant son approche d’un dialogue national inclusif. Celle-ci a requis un « délai pour étudier la vision du FNDU ».

Restaurer la confiance

Le document du FNDU remis à la délégation du pouvoir comporte une série de mesures « de nature à restaurer un climat de confiance dans le pays et entre les différents acteurs » dans le domaine politique, économique et social.

Celles-ci portent sur la libération des détenus « politiques » à l’image de Biram Ould Dah Ould Abeid, leader de l’initiative du mouvement Abolitionniste (IRA)-ONG anti esclavagiste et ses compagnons, condamnés à deux ans de prison ferme pour des infractions incompatibles avec la constitution et toute forme de régime démocratique.

La déclaration de patrimoine du président de la République, la baisse du prix des denrées (pensez au prix du carburant dans la fixation duquel on pompe aux mauritaniens presque 200 ouguiyas pour chaque litre), la neutralité de l’administration, la fin de la discrimination vis-à-vis des cadres et opérateurs de l’opposition exclus de toute promotion administrative et des marchés publics… La date de des prochaines retrouvailles pouvoir/FNDU reste encore à déterminer.

En attendant, le président Mohamed Ould Abdel Aziz déroule tranquillement un agenda à travers la poursuite des visites dans les régions, sans révéler aux populations les véritables motivations de sa démarche, qui ne s’arrêtent probablement pas au désir d’aller au contact de la Mauritanie des profondeurs.

Après une tournée triomphale dans les Hodh, un séjour heurté dans la cité minière de Zouerate, il a entamé un voyage en Assaba et dans le Gorgol, depuis le lundi 20 avril.

Autant dire que le début de décrispation dans le style de gouvernance et des méthodes, attendu après la rencontre du samedi 18 avril, reste encore au registre de l’imperceptible et même de l’incertitude. Dans une telle atmosphère politique, marquée la méfiance réciproque et par l’absence de confiance entre le pouvoir et l’opposition, on ne peut pas objectivement attendre la réalisation de résultats positifs d’un dialogue qui peine encore à démarrer.

Mohamed Mahmoud Ould Targui



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