Cridem

Lancer l'impression
23-04-2015

16:30

Société : Cheptel. Á défaut d’herbe, le carton [PhotosReportage]

Le Sénégal vient au secours du cheptel mauritanien… en carton. Á Lexeiba II, le trafic de cette « herbe » d’une autre nature est dense. Du côté de la rive sénégalaise un camion de trente tonnes déchargeait des ballotes de carton venues de Dakar pour nos ruminants faméliques. Sous le « regard » du Bou El Mogdad et ses touristes, les pirogues traversaient le fleuve chargées.

Certains éleveurs mauritaniens ont réussi à organiser un trafic commercial de vente de carton avec les dockers du Port autonome de Dakar –PAD-, payés entre 15.000 à 30.000 f CFA pour la collecte et l’approvisionnement de cette denrée un peu spéciale.

« Notre cheptel reste tributaire du Sénégal pour sa transhumance et en cette période de disette, le carton est notre unique option par le nourrir » confie Mohamed Ahmed, commerçant et éleveur vivant entre les deux rives du fleuve Sénégal.

Pour lui cet aliment de bétail est devenu le support indispensable au cheptel mauritanien, qui du fait de la rareté pluviométrique succombe de disette. Dans le sahel, le carton imbibé dans l’eau et mélangé à l’aliment de bétail, contribue à hauteur de 30% « à survie de nos troupeaux » prévient Mohamed Ahmed.

Se trouvant dans un pays aride, l’éleveur mauritanien demeure en effet vulnérable face à la situation pluviométrique déficitaire de l’année dernière qui a occasionné une perte considérable chez les gros ruminants. Livrés à eux même, les éleveurs vont identifier des pistes d’action concrètes et efficaces pour sauvegarder leur bien.

Le trafic de carton sur les berges du fleuve a aussi développé le trafic routier au grand bonheur des transporteurs sur cet axe. C’est avec des charges qui n’épousent aucune norme sécuritaire (voir photos) que les véhicules partent vers la chemama avec pour seul passager, le propriétaire du lot de carton et son chauffeur.

A Nouakchott aussi, la bataille pour l’existence est le devenir est quotidienne. Tout s’achète, tout se vend, même le carton est devenu une source de revenus, on le trouve en effet au marché de la capitale. Emballages et caisses attendent de potentiels acheteurs de cette spéciale denrée alimentaire.

ADN

Copyright © 2015 Cridem




Avec Cridem, comme si vous y étiez...


















 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org