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02-05-2015

11:12

Toile de fond : Chronique de la décentralisation

Le pouvoir central en Afrique ; pour certains pays comme notre, chemine sur prés de 40 ans de décentralisation. Le développement local, qui n’est autre que le développement endogène du territoire, est-il visible, palpable ? Difficile de répondre par l’affirmative.

En ce troisième millénaire, nous ne sommes plus en mesure, dans un pays qui aspire à l’émergence d’avoir des institutions figées alors que nous sommes dans une économie mondialisée avec des technologies qui évoluent.

Par conséquence, nos institutions elles mêmes doivent être relativement adaptables. Pour le cas du continent africain, qui est celui de l’avenir, il faut choisir les leviers sur lesquels on va faire porter l’effort de façon à ce qu’on puisse avoir toutes les chances, que la décentralisation soit une réussite. Car si c’est un échec, il va y avoir un retour immédiat au niveau d’une centralisation qui a ses vertus et ses limites.

Pour éviter ce blocus, la seule voie de salut est la formation des hommes. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut, car si on décentralise et qu’il n’y a pas la formation des hommes qui ont des responsabilités, ça risque d’être difficile pour réussir.

Les citoyens mauritaniens ont besoin d’avoir un pouvoir qui a un visage, une prise en compte de ses aspirations et qu’il y ait des circuits relativement courts. Le seul moyen dans ce cadre de figure, c’est qu’il y ait à la fois décentralisation et déconcentration.

La tendance normale, c’est ne pas confondre cette démarche avec un « fédéralisme » tribal où le clan bénéficie de la plus grande autonomie avec le pouvoir central. Quand on n’a pas la carapace de réaliser un jardin, une piste rurale, construire un établissement d’enseignement, cela devient inquiétant.

Osons croire aux vertus d’une république décentralisée à condition qu’on mette en place les moyens adéquats permettant cette décentralisation. C’est bien sûr les compétences. Chacun doit avoir ces compétences propres et conçues à la nécessité du terroir et non d’une volonté générale et théorique.

Qu’est-ce qui intéresse localement les habitants de l’intérieur et les élus ? Est-ce que c’est l’économie locale, le développement local ? Nous pensons que oui, mais cela ne veut pas dire que l’Etat va laisser aux collectivités la capacité de construire les grandes infrastructures, les grands investissements y compris économiques.

Le développement local, ça veut dire un développement endogène du territoire. Et qu’est-ce qui est important au-delà des compétences, ce sont bien sur les ressources. Mais si on donne au terroir les compétences, sans lui donner les ressources, c’est une fausse décentralisation.

ADN

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