Cridem

Lancer l'impression
27-05-2015

06:29

« Si l’élection est normale, nous sommes sûrs de gagner »

Francs Jeux - Révolution de palais en vue au comité olympique de Mauritanie. Pour la première fois depuis près de vingt ans, le président en activité, Mohamed Mahmoud Ould Mah, fait face à une opposition.

Son meneur, Mohamed Lemine Louly, a fait acte de candidature pour l’élection à la présidence, prévue samedi 30 mai 2015. Avec, dit-il, le soutien de la plupart des fédérations sportives nationales. Il a expliqué à FrancsJeux le contexte particulier du mouvement olympique mauritanien. Et exprimé sa confiance quant à l’issue du scrutin présidentiel.

FrancsJeux: Quelle est la situation actuelle du mouvement olympique en Mauritanie?

Mohamed Lemine Louly: Le comité national et olympique et sportif (membre de l’AFCNO) est présidé depuis 1996 par le même homme, Mohamed Mahmoud Ould Mah. Il est âgé de 80 ans. A l’époque, il dirigeait un parti politique et a récupéré le comité olympique à la suite d’un pacte avec le régime en place: son ralliement au pouvoir en échange du poste de président. Entre 1996 et 2007, il n’y a eu ni assemblées générales ni élections. Une assemblée générale a été organisée en 2007, puis une deuxième en 2011, mais personne n’a osé se présenter contre lui par crainte de représailles politiques. Aujourd’hui, le mouvement olympique en Mauritanie est présidé par un homme qui a fait six mandats sans pouvoir présenter le moindre bilan et le moindre programme.

Votre candidature à la présidence est-elle l’illustration d’une situation moins verrouillée?

Pas du tout. A quelques jours de l’élection, ma candidature n’a toujours pas été validée. Et je n’ai pas encore pu obtenir la liste complète des électeurs. Le président actuel se comporte comme un monarque. Mais les choses doivent changer. Les fédérations nationales en ont marre.

Quelles chances pensez-vous avoir de l’emporter?

Si les élections se déroulent dans les règles, nous sommes sûrs de l’emporter. Je suis soutenu par la plupart des fédérations, olympiques ou non, comme le basket, le handball, le volley, la lutte, le judo, le tennis de table, la boxe… Nous sommes très déterminés. Nous allons exiger un vote à bulletins secrets. Plusieurs pays africains sont passés par là, avant de renverser la tendance. Nous devons préparer l’avenir. Il n’est pas normal que la Mauritanie ne soit pas capable d’envoyer ses meilleurs athlètes représenter leur pays aux Jeux olympiques.

Que proposez-vous?

Mon programme est construit autour de quatre axes: le développement des infrastructures et des activités locales, un travail d’équipe et une plus grande communication. Nous devons privilégier la jeunesse, construire des équipements, préparer les Jeux. Je veux mener un combat sur 4 ans pour que la Mauritanie envoie une délégation d’athlètes aux Jeux de Tokyo en 2020.

Le CIO est-il conscient de la situation du mouvement olympique mauritanien?

A ma connaissance, non. Nous ne pouvons pas contourner le président du CNO pour parler directement au CIO. En apparence, depuis Lausanne, tout se passe bien en Mauritanie.

Quelles assurance possédez-vous aujourd’hui que l’élection se déroule normalement ce samedi?

Aucune. Je tiens à préciser que si l’élection se déroule de façon démocratique et transparente et que je suis battu, je serai le premier à féliciter le vainqueur. Mais si les choses s’avèrent anormales, nous le ferons savoir via les médias. Et nous tenterons d’alerter le CIO.



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org