Cridem

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27-05-2015

09:54

Droit de l’homme/Darel Barka, les paysans récusent leurs cadres.

L’on n’est jamais trahi que par les siens ! De l’indépendance de la Mauritanie à nos jours, tous les compromis, reculades, concessions obtenus des communautés négro africaines, ont été le fruit de la complicité de leurs supposés fils qui, avec des discours mielleux et lénifiants viennent surprendre leurs conscience, détermination et résistance, pour les amener à accepter l’inacceptable.

Ne laissez votre cause être défendue par d’autres que vous-mêmes car vos fils supposés cadres, sont plus préoccupés à préserver leurs prébendes qu’à réellement défendre les intérêts vitaux de leur communauté. Ils sont prêts à vendre leur âme au diable pour peu que celui-ci y mette le prix… celui de les laisser jouir de leurs privilèges ou, plus prosaïquement, de les faire miroiter des positions sociales meilleures. Tous des vendus ou à acheter.

L’ignominie s’ajoute à la félonie

Hé oui, en ces moments difficiles où le pronostic vital de toute une communauté pourrait être en jeu, à l’ignominie de ne pas être unis et d’être à côté des leurs, s’ajoute la félonie des cadres qui, pour occulter les véritables préoccupations des paysans (celles d’être spolié de leur terre) font passer le message selon lequel, la seule préoccupation qui vaille est d’ériger Darel Barka en département.

Peut-on être plus méprisant à l’égard de ces populations ?

De l’espoir à la désillusion

Le 25 mars 2008, lors de la prière des absents faite à Kaédi, les espoirs s’étaient portés sur la candidature de Mohamed Ould Abdel Aziz, espérant voir en lui le sauveur, le rectificateur, celui qui ferait qu’enfin l’Administration au Sud du pays ne serait plus ressentie comme une Administration Coloniale et qu’avec lui les populations se reconnaîtraient (en), se réconcilieraient (avec) leur Administration., et qu’en tout état de cause elles ne seraient pas des métayers sur leurs propres terres.

Aujourd’hui, la détermination des populations est grande, face au plus grand mépris de leur histoire, celui de dire qu’elles n’ont aucun droit de propriété sur la terre de leurs ancêtres, sur la terre qui les a vu naître ; y a t il plus grand mépris que celui de découvrir que ceux là même qui sont censés vous administrer, ne vous donnent pas plus de considération que les animaux qui paissent au quotidien dans le terroir ? Une injure, qui ne saurait être lavée que par une reconnaissance, réelle celle- là, celle de la dignité inhérente en tout être humain.

Les populations ne refusent pas le développement, elles requièrent que l’Etat soit en phase avec ses engagements tant nationaux qu’internationaux. Il n’est d’Etat de droit que celui qui se soumet aussi aux lois et règlements qu’il a lui même édifiés.

Pour l’heure, les populations récusent toutes négociations afférentes au projet en cours avant que n’aient été reconnus leurs droits réels sur ces terres. C’est un préalable qui ne se négocie pas.

ADN

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