Cridem

Lancer l'impression
11-06-2015

16:00

Société : Les femmes de Thiambéne libérées.

Aminata Sèye Diop, Rokhaya Samb, Aminata MBaye Seck, Marième Guèye, MBarka Lô, Djeynaba Samb, Mayrama Gaye, Aîché Yaye Seck, et NDeye Diop, les neuf femmes de Thiambène interpellées la semaine dernière, viennent de retrouver la liberté. Cinq au départ, elles seront finalement neuf en garde à vue à Nouakchott suite à un procès à la va vite tenu à Rosso qui verra leur transfert à la capitale.

Elles retournent triomphalement chez elles, retrouver leurs familles. Le sort n’a pas été aussi clément à l’endroit du Chef de village de Thiambène Babacar Samb, qui croupit toujours en prison avec l’imam de la mosquée Assane Samb et le muezzin Djiby Guèye. Pour ce qui est des terres de la vallée du fleuve, les choses étant ce qu’elles sont à travers un accaparement à la va vite (voir l’éditorial de Bâ Silèye, sur le cas).

Sur les terres de la vallée, depuis les événements de 1989, des problèmes juridiques sur le foncier local existent, c’est indiscutable et tout le monde le sait depuis très longtemps même si on ne s’engage que timidement pour en parler. Le temps perdu ayant fait le jeu de l’impunité, puisqu’il a permis dans certains cas l’évanouissement des coupables, sinon le dépérissement des preuves de leur forfait.

Il est inutile de revenir sur les atermoiements de notre justice face aux nombreux cas similaires, et au risque de nullité de mise en accusation de personnes contre lesquelles des preuves ont été recueillies dans des conditions qui ne permettent pas de les condamner. Certes, les femmes de Thiambène sont enfin libres, mais pour combien de temps encore, vu qu’elles restent sur leur position de ne point céder la terre ancestrale ?

De Keur-Mour en passant par Weuyeng, des populations compatissantes feront le déplacement à Thiambène pour accueillir les braves femmes. Le parti Arc-En-Ciel dont le président, a essuyé des vertes et des mûres pour son soutien aux habitants de la vallée, sera aussi dans ce village du Trarza, indique Monsieur Sall de l’association wolof, Takku leggeey Taxawu Askan-wi.

Une solution politique s’impose au problème foncier de la vallée. Si on ne peut pas indemniser les victimes de ces terres, il est indispensable de décider d’une solution de leur problème. « L’Etat n’y arrivera pas si au préalable il n’a pas démontré une réelle volonté d’en finir avec la culture de l’impunité » estime Bâ Alassane, Balas.

ADN

Copyright © 2015 Cridem

 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org